Le décalage évolutif : quand notre corps n’est plus adapté à notre époque
Depuis 4,2 milliards d’années, la vie sur Terre a connu d’innombrables transformations. Toutes les espèces actuelles descendent d’un ancêtre commun, LUCA, la première cellule vivante connue. Mais si l’évolution a façonné les organismes au fil du temps grâce à la sélection naturelle, l’humain semble aujourd’hui confronté à un paradoxe : notre environnement évolue plus vite que notre corps.
L’évolution, une adaptation lente mais imparfaite
La sélection naturelle favorise les individus les mieux adaptés à leur environnement. Leurs caractéristiques se transmettent à leurs descendants, tandis que d’autres disparaissent. Ce processus, lent et progressif, explique la diversité du vivant. Mais il n’est pas parfait : notre organisme garde des traces du passé.
Nos genoux, par exemple, conçus à l’origine pour marcher à quatre pattes, provoquent aujourd’hui de nombreuses blessures chez l’homme bipède. Nos dents de sagesse et notre appendice, devenus inutiles, continuent de causer des complications. Même notre cerveau, pourtant symbole de supériorité, complique les accouchements en raison de sa taille.
Quand la biologie ne suit plus le rythme
L’évolution génétique ne peut rivaliser avec la vitesse des changements environnementaux. Nos gènes restent adaptés au mode de vie des chasseurs-cueilleurs, alors que nous vivons désormais dans des sociétés urbaines, sédentaires et industrielles.
Résultat : un véritable décalage évolutif. Nos capacités de stockage des graisses et du sucre, deviennent des handicaps face à l’abondance alimentaire. D’où l’essor de maladies modernes comme l’obésité, le diabète, l’hypertension ou encore certains cancers.
Médecine et technologie : l’adaptation artificielle
Face à ce déséquilibre, la médecine agit comme une évolution de substitution. Elle corrige nos faiblesses biologiques : insuline pour le diabète, médicaments pour le cholestérol, lunettes ou chirurgie pour la myopie. L’humain ne s’adapte plus seulement par ses gènes, mais par sa culture et sa technologie.
Les montres connectées, les filtres anti-lumière bleue ou les politiques de villes plus vertes cherchent à réaligner nos comportements avec notre biologie. À plus long terme, des pistes comme la thérapie génique, le transhumanisme ou la géo-ingénierie esquissent un avenir où l’homme pourrait modifier son corps autant que son environnement.
Une espèce en quête d’équilibre
L’humanité a toujours cherché à dominer la nature. Aujourd’hui, elle tente surtout de se réaccorder à elle.
En résumé, le monde change et nous, nous tentons tant bien que mal de suivre.
Ramène ta science est une chronique proposée par les élèves de l’Ecole des Mines d’Alès.
