La résurrection de Jésus n’est pas seulement une idée chrétienne, c’est d’abord une idée juive qui nous vient du Premier Testament. Elle est centrale parce que, finalement, le grand drame de l’humanité, tel que la Bible le raconte, c’est que la mort est installée dans l’histoire humaine, alors que ce n’était pas le projet initial de Dieu. Tout le projet de Dieu, finalement, est de nous libérer de cette emprise de la mort qui vient toujours mettre un terme à tous nos projets, à tous nos amours, à toutes nos relations. La résurrection de Jésus vient donc comme une réponse face à ce grand défi qu’est la réalité de la mort dans nos existences et dans l’histoire humaine.
En l’an 33, date de la mort de Jésus-Christ, les disciples ont vécu un bouleversement radical après la résurrection, passant de la peur à la foi, de la confusion à la proclamation. Pâques semble ainsi être la promesse du renouveau, symbole d’une transformation profonde pour les croyants de l’époque.
Pour les disciples, il y a eu deux choses importantes. La première, c’est qu’ils ont rencontré Jésus vivant. Au début, certains textes des évangiles disent qu’ils le prenaient pour un fantôme, mais Jésus leur a démontré, notamment en partageant un repas avec eux, qu’Il était bien vivant. C’est la première chose que Jésus a fait, leur apparaître, se révéler. Et puis, la deuxième chose, c’est qu’Il leur a montré, à partir des textes bibliques, que cette résurrection était vraiment annoncée par les prophètes. Cet événement déroutant devenait un événement qui prenait tout son sens pour eux.
Ils vont devoir comprendre, au travers de Pâques, que le changement que Dieu opère en Jésus-Christ est un changement profond. C’est d’abord un changement personnel, un changement de la vie des personnes, mais c’est aussi un changement qui va affecter l’histoire humaine dans sa globalité, avec la question de comment on peut se libérer de cette réalité de la mort qui vient toujours mettre un terme à tout. Le message de la résurrection, c’est que nos vies ne sont désormais plus des vies destinées à la mort !
Au-delà de l’histoire, Pâques est-elle une invitation à vivre quelque chose de plus profond et personnel ? La dimension spirituelle et transformative de la résurrection nous entraîne au-delà des faits historiques et nous interroge sur sa signification spirituelle et personnelle. Cet événement peut être une invitation à la transformation intérieure et peut offrir une lumière nouvelle dans notre monde contemporain, parfois marqué par la désillusion…
Le message important de Pâques, c’est que d’abord tous ces événements autour de la mort et de la résurrection de Jésus, c’est dans le cadre d’une fête juive, la fête de Pessah, la Pâque juive, qui est centrée sur la libération de l’esclavage en Égypte. Nous voyons dans le Nouveau Testament que cette dimension n’a pas du tout été perdue, puisque même Paul, quand il essaie d’expliquer le sens de la mort et de la résurrection de Jésus, l’explique comme étant aussi un événement fondateur de notre libération. Dans la lettre aux Romains, dans le chapitre 7, il expose ces réflexions qui nous correspondent bien à nous aujourd’hui, en disant « le bien que je veux faire, je ne parviens pas à le faire, et le mal que je ne voudrais surtout pas faire, c’est ce que je peux faire. » C’est un peu notre réalité d’être humain, et c’est encore vrai dans notre société, que ce soit sur les questions de guerre, les questions économiques, les questions de justice. On voit bien que l’être humain rêverait de faire le mieux possible, mais souvent la réalité est contraire. Paul pose cette question : « Mais qui nous délivrera ? ». Et il dit que c’est Jésus par sa mort et sa résurrection, qui est notre libérateur. Il y a donc, dans le message de Pâques, quelque chose d’actuel pour notre monde d’addictions de toutes sortes.
Pâques pourrait ainsi devenir une expérience personnelle, et non seulement une fête religieuse ou simplement proposée par le calendrier. Pâques n’est pas seulement un événement du passé, mais une invitation continue à vivre le renouveau et l’espérance.
Pour la plupart de nos contemporains, Pâques, c’est d’abord un petit lapin ou des œufs en chocolat. Et donc pas forcément le message de la Croix avec la mort du Christ et Sa résurrection. Mais dans notre vie quotidienne, ce qui est important de rappeler, c’est que Pâques n’est pas seulement commémoré par les chrétiens une fois par an, le dimanche de Pâques ! Tous les dimanches sont des jours où on fête cette résurrection. Si on était resté dans le cadre du judaïsme, le jour de célébration de Dieu serait le samedi, le jour du sabbat, mais on voit que très tôt, dans le Nouveau Testament, les premiers disciples vont aussi ajouter le dimanche comme une célébration de la résurrection. Des siècles plus tard, cela va devenir notre dimanche. Et donc chaque dimanche, quand on se réunit dans une communauté, dans une église chrétienne, on fête aussi cette joie de la résurrection !
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