Le point de vue de François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France
Début 2016 commencera par des vœux, reçus à l’Elysée par les autorités du pays, à la Fédération protestante de France par les acteurs du protestantisme – qui peuvent venir rue de Clichy et entendre un ministre de l’Intérieur très sollicité ces derniers temps – et puis par des regards souriants, des salutations chaleureuses, des lumières dans les regards amis comme dans ceux que l’on rencontre pour la première fois.
Mais aussi, en arrière-plan, quelques ombres et dans les esprits une sourde inquiétude : que nous réserve l’année qui vient ? Une commémoration certainement émue des attentats de janvier dernier, un conflit exacerbé au Proche-Orient, un islam déchiré, une Europe hésitante accueillant sans conviction des milliers de réfugiés… Le tableau n’est pas beau.
Et les petits prophètes de malheurs croient avoir le vent en poupe : à l’extrême droite, on fait mine de s’apitoyer ou d’annoncer le pire, mais en réalité on se réjouit secrètement de ce qui advient : après tous ces désordres, prédisent-ils, le temps va venir de l’ordre, enfin ! Mais les prophètes de malheur ont courte vue. Et ce n’est pas d’« ordre nouveau » que nous avons besoin, mais d’une bonne nouvelle, faite d’espérance et de ténacité, pour traverser le temps qui vient, fidèles aux anciennes certitudes des prophètes aux longs courts.
Le 5 janvier 2016