Les anabaptistes, un courant religieux persécuté

Le mouvement Amish s’inscrit dans le courant anabaptiste issu de la Réforme du XVIe siècle. Cette pensée chrétienne se veut une descendante directe de l’Église primitive. Elle prône en particulier l’autorité suprême de l’Écriture, ainsi que le baptême conscient et volontaire du croyant.

Pour les anabaptistes, le croyant doit préserver l’Église de la mainmise du pouvoir civil. Il se doit, en particulier, d’obéir à la volonté divine avant de se conformer aux exigences de l’État.

Né à Zollikon (Suisse) en 1525, ce courant religieux est fondé par Conrad Grebel et un groupe de croyants. Il subit toutefois les persécutions des catholiques comme des Réformateurs. Pour vivre librement leur foi, les anabaptistes s’exilent pour trouver refuge le long de la vallée du Rhin.

Les Amish, un mouvement anabaptiste fondé par Jacob Amman

Réfugié en Alsace, Jacob Amman prêche, au début des années 1690, un retour aux fondements bibliques prônés par l’anabaptisme. Son mouvement, dont les disciples prennent le nom d’Amish, prône le retour à une vie simple, pacifique, humble et austère qui met l’accent sur un puissant esprit de communauté et sur l’entraide.

Forte de leurs valeurs anabaptistes rigoristes, les communautés Amish refusent de se conformer au monde qui les entoure. Elles rejettent ainsi les dernières innovations technologiques, l’exercice d’une quelconque fonction publique et le service armé, afin de vivre en conformité avec les Écritures.

Un exil aux États-Unis favorisé par William Penn

Les communautés anabaptistes sont expulsées d’Alsace en 1712 suite à un édit de Louis XIV. Elles se dispersent alors entre le duché de Lorraine, la principauté de Montbéliard et les Pays-Bas, d’où ils décident de rejoindre le Nouveau Monde et la Pennsylvanie en particulier.

Le fondateur de cette province, William Penn, est un réformateur religieux. Il décide d’accueillir sur ces terres nouvelles tous les réprouvés à condition qu’ils acceptent les autres.

Cette promesse pousse des centaines de familles amish à émigrer aux Etats-Unis au cours des XVIII et XIXe siècles. Elles y fondent des communautés rurales qui vivent selon les principes de l’église Amish et maintiennent leurs spécificités culturelles.

Une tradition maintenue par les Amish du « Vieil ordre »

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les différentes congrégations amish connaissent des dissensions entre les membres progressistes et les plus conservateurs. La cause de ces désaccords concerne la façon d’appréhender les pressions que la société moderne fait peser sur la communauté. À l’issue de cette période, la communauté Amish se scinde en deux factions : les Amish Mennonites, aujourd’hui fondus dans l’église Mennonite, et les Amish du Vieil ordre.

Ces derniers regroupent les congrégations conservatrices qui souhaitent continuer à voir leur vie réglée par l’Ordnung. Elles comptent aujourd’hui plus de 350 000 membres qui vivent dans les États de Pennsylvanie, de l’Ohio, de l’Indiana et le Canada.