Les pères du désert? Ce sont ces premiers chrétiens à avoir quitté leur société pour se retirer dans la solitude, y vivre l’Evangile et chercher la rencontre avec cet absolu qu’est Dieu. Leurs paroles, toujours lapidaires, souvent tranchantes, offrent des enseignements encore actuels pour la vie intérieure aujourd’hui.
Arsène, ou mieux abba Arsène – c’est-à-dire «père» Arsène –, est l’un de ces solitaires. Né vers l’an 350, il quitte sa ville autour de de ses 40 ans, après une vie cultivée, mais dissipée. Dans l’espace aride et ardent du désert, entre le sable et le ciel, il mène jusqu’à sa mort (à l’âge respectable de presque 90 ans) une existence d’une extrême austérité. Elle le conduit à faire des expériences incandescentes.
Tout entier comme du feu
Selon les récits, un visiteur venu trouver Arsène le découvrit un jour recueilli dans sa cellule: il apparaissait «tout entier comme du feu». De cette expérience née de la persévérance dans la prière, d’autres pourront se nourrir pour faire éclore en eux une vie spirituelle.
Dans sa prière, Arsène demandait à Dieu comment se comporter pour être juste et trouver la paix. Il entendit cette réponse: «Fuis, tais-toi, garde le recueillement!» Même si peu sont appelés à imiter ce père du désert dans la radicalité de sa vocation, ces trois verbes dévoilent une sagesse accessible à beaucoup.
« Fuis! »
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