L’occasion de partager sur les différentes traditions des confessions chrétiennes, mais aussi d’accompagner les couples et familles vivant un engagement dans deux Églises différentes.

Hélène et Bertrand Neyret – elle protestante et lui catholique – n’ont pas vraiment vécu comme une difficulté leur appartenance à des confessions différentes, jusqu’à leur arrivée à Lyon… ou plus exactement, jusqu’à ce que se pose la question de l’éducation religieuse de leurs enfants.

Jeunes mariés à Paris ou jeunes parents dans le Tarn, leur « œcuménisme en famille » se vivait plutôt bien, grâce aussi à quelques connaissances familiales qui les avaient guidés dans les démarches pour une reconnaissance de leur mariage dans les deux Églises. Pour le baptême de leurs enfants, ils avaient vécu cela plutôt simplement entre eux et à l’égard de chacune de leur famille. Arrivés à Lyon, ayant repoussé le baptême de leur dernier enfant au-delà de l’âge des trois ans, et s’interrogeant déjà sur l’enseignement religieux à offrir à leurs aînés, ils se sont retrouvés face à un certain nombre de difficultés. « Nous étions tous deux engagés dans notre Église respective – et souvent ensemble – et il nous semblait important que nos enfants découvrent chacune de nos traditions. Cependant, nous n’envisagions pas qu’ils aient à faire un double parcours, dans chacune de nos communautés. C’est ainsi que nous avons poussé la porte du Centre Saint-Irénée. »

Leurs enfants ont donc cheminé dans le cadre de la catéchèse œcuménique proposée par le Centre Saint-Irénée, où Hélène et Bertrand se sont finalement longtemps engagés, plutôt que dans deux paroisses, jusqu’à la fin de celui-ci. « Après le Centre Saint-Irénée, en 2005, il nous a paru normal de poursuivre sur la lancée du travail auprès des Foyers mixtes que nous avions entamé au Centre Saint-Irénée et nous nous sommes impliqués dans la vie d’un groupe local de l’Association française des foyers interconfessionnels chrétiens (AFFMIC), tout en nous réengageant au sein de nos paroisses lyonnaises. »

L’accompagnement des foyers mixtes

À l’AFFMIC, ils ont ainsi poursuivi leur cheminement de couple interconfessionnel, vivant la différence comme une chance et une mission. Cela a été – et est toujours pour chacun des deux – la chance d’approfondir sa propre foi, sa propre tradition, dans la découverte de la confession de l’autre. Cette situation de foyer mixte, et les difficultés auxquelles cela les a parfois confrontés, leur donne l’occasion de poser des gestes concrets d’œcuménisme, travaillant aussi à l’accompagnement d’autres foyers ou d’autres couples faisant face à leur tour à des résistances ecclésiales à un moment donné de leur vie. « Il y a beaucoup de questions concrètes et pratiques qui arrivent par le biais du site internet de l’AFFMIC : sur le baptême, le mariage, la catéchèse des enfants… Nous publions donc régulièrement des brochures explicatives sur la position des différentes Églises et les accords entre elles. La question du baptême et de sa réception dans une autre Église reste un problème majeur. »

Des journées d’échanges et de formation

Le baptême sera, précisément, le sujet présenté lors de la prochaine journée de réflexion de l’AFFMIC, à Lyon, le 15 janvier prochain. Une journée qui rassemblera une petite centaine de personnes, membres de l’association ou non, et où les inter[1]venants issus des Églises protestante unie, catholique, orthodoxe russe et évangélique (Église du Réveil) partageront leur compréhension de la position de leur Église.

L’après-midi, des ateliers en petits groupes aborderont des questions beaucoup plus pratiques au sujet des pratiques baptismales : préparation du baptême, liturgie, baptême des enfants et des adultes, questions autour des parrains et marraines.

« La reconnaissance mutuelle du baptême est établie notamment entre l’Église catholique, l’Église anglicane et les Églises luthéro-réformées. Cette mutuelle reconnaissance du baptême concerne aussi d’autres Églises, en particulier l’Église orthodoxe, même si cette reconnaissance peut dépendre des pratiques locales. La situation n’est pas tout à fait la même dans un grand nombre d’Églises de caractère évangélique. Elle peut générer parfois des incompréhensions. » Cette journée devrait permettre aux participants de mieux comprendre, pour mieux s’engager et, comme le souhaitent Hélène et Bertrand, « de donner des réponses pratiques pour une vie d’Église plus harmonieuse des deux côtés. »

  • L’AFFMIC
    Fondée en 2005, l’association prend notamment la suite des groupes Foyers mixtes (alors portés par la revue éponyme) créés à Lyon par le Centre Saint-Irénée et le Père René Beaupère, il y a plus de 40 ans. Elle rassemble environ 200 membres, ainsi que 250 prêtres et pasteurs, délégués à l’œcuménisme, et diffuse sa lettre trimestrielle à une centaine d’autres personnes.
    Quelques groupes locaux existent, principalement en régions parisienne et lyonnaise, et l’association propose, tous les deux ans environ, une rencontre nationale ouverte à tous les foyers mixtes.
    www.affmic.org