Le plus souvent, avant d’entrer dans la détention, je prie pour que l’Esprit m’inspire les mots justes, les gestes justes… l’écoute juste ! Et je sais qu’il en est de même pour chaque aumônier et, je le suppose, pour tout ministre dans d’autres situations.

La prison a ses particularités et ses spécificités. La population à laquelle nous nous adressons souffre et a fait souffrir. Elle est, de fait, physiquement coupée du monde et le plus souvent dans une grande fragilité psychologique et morale. Fragilité qui évolue dans le temps : à la sidération que ressentent la plupart des personnes détenues au moment de l’arrestation et de l’incarcération succède souvent un grand abattement, puis quelques lueurs d’espoir assombries parfois par l’angoisse d’un avenir incertain et le retour à une vie civile jalonnée de points d’interrogation.

Toutes les situations se rencontrent, de celle ou celui qui […]