Chaque année, plus de 345’000 personnes arrivent à Saint-Jacques-de-Compostelle. Un succès qui s’explique par la spécificité d’un espace, accueillant en toute liberté une tradition millénaire et des quêtes de spiritualité ou de développement personnel, sans les opposer.

La marche n’était absolument pas une passion pour Marie-Hélène Miauton lorsqu’elle est partie sur les chemins de la via Francigena. Cette ancienne cheffe d’entreprise romande s’est élancée sur la route, attirée par le condensé d’histoire millénaire de ces chemins, moins courus que ceux de Saint-Jacques-de-Compostelle, et non par une irrépressible quête intérieure. Pour Denise Jaquemet, secrétaire à DM (organisation protestante de coopération), c’est tout l’inverse: elle a pris la route de Compostelle à la suite d’un appel divin à fonder un gîte sur la route de Saint-Jacques.

Quant à Willy Mathez, diacre et animateur de jeunesse à Sonvilier (BE), il a répondu à une exigence intérieure: «Un jour, on m’a demandé ce qui m’intéresserait. J’ai répondu que c’était de faire le chemin de Saint-Jacques. Je ne l’avais jamais verbalisé. Je l’ai entendu et j’ai choisi de le respecter, comme un engagement envers moi-même.»

Simplicité

Il existe autant de motivations pour cheminer que de pèlerins. A Compostelle, selon le bureau des statistiques, 40% des marcheurs sont là pour des raisons religieuses, 49% pour des raisons «religieuses et autres», et 11% sans motifs religieux. Mais une chose est certaine, le pèlerinage s’inscrit dans l’essor de la marche dans nos sociétés.

La randonnée, réservée  […]