Une période propice pour se recentrer sur l’essentiel
Le nom «carême» provient de la contraction du mot latin «quadragesima», qui signifie quarantième. On appelle aussi «sainte quarantaine» cette période des quarante jours tournés vers l’événement de Pâques: le relèvement de Jésus d’entre les morts; la résurrection du Christ, signe de la victoire du Dieu vivant. «Ce chiffre symbolique de quarante porte un sens simple et très profond: le temps qu’il faut pour redevenir pleinement disponible. Il est omniprésent dans la vie spirituelle», rappelle le diacre genevois Philippe Rohr. Ce nombre fait, en effet, écho à de nombreux épisodes de la Bible (voir encadré page 13). «J’y vois surtout deux fondements: le récit de Moïse qui jeûne pendant quarante jours avant de recevoir les ‘dix paroles’ de la Loi, les livres de l’Exode, Nombres et Deutéronome qui évoquent les quarante ans de traversée du désert des Hébreux sous la conduite de Moïse, puis le récit des tentations de Jésus, incontournable lors du carême», précise Christophe Chalamet, professeur associé en théologie systématique à la faculté de théologie de l’Université de Genève.
Quarante jours : le temps qu’il faut pour se rendre disponible
De nos jours, au-delà du calendrier religieux, le séjour de Jésus au désert constitue toujours un fondement spirituel, dans la traversée de temps de «creux» et d’épreuves. Et il accompagne aussi des démarches volontaires de délestage, de désencombrement et de lâcher-prise. «Jésus nous précède dans notre propre expérience de mise en disponibilité. Car la rencontre de Dieu demande de […]