Pourquoi la Bible de Sacy poursuit sa carrière
Au 19e siècle, les éditeurs choisissent souvent la traduction de Sacy pour publier des Évangiles ou des Bibles populaires parce qu’elle présente plusieurs avantages pratiques, religieux et culturels. Des éditions nombreuses se succèdent : N. Jager (1846), Delaunay (1860), Jacquet (1867).
La traduction de Sacy est très connue et respectée. Elle vient du mouvement de Port-Royal, au 17e siècle, et est appréciée pour sa beauté et sa clarté. Au 19e siècle, elle est encore considérée comme une référence, car elle respecte bien le texte latin de la Vulgate, ce qui rassure les lecteurs croyants. Ensuite, elle est écrite dans un style simple et fluide, ce qui la rend facile à lire. À cette époque, beaucoup de gens apprennent à lire grâce au développement de l’alphabétisation. Pour toucher un large public, les éditeurs cherchent une version que tout le monde peut comprendre, et celle de Sacy est idéale pour cela.
Du point de vue religieux, cette traduction a l’avantage d’être approuvée par l’Église catholique. Elle permet donc aux éditeurs de l’utiliser sans craindre de critiques ou de conflits avec les autorités religieuses. Contrairement à d’autres traductions, notamment protestantes, celle de Sacy est perçue comme fidèle et orthodoxe, ce qui lui donne une légitimité supplémentaire.
C’est aussi un choix économique. Comme cette traduction existe déjà, les éditeurs n’ont pas besoin de financer une nouvelle version ou de payer des traducteurs. Les coûts sont réduits et permettent de vendre ces Bibles à un prix accessible, surtout pour les éditions destinées aux classes populaires. Au 19e siècle, les progrès techniques dans l’imprimerie, comme la stéréotypie, rendent possible la production en grande quantité à moindre coût.
Enfin, cette traduction joue un rôle important dans la culture française. Au 19e siècle, la Bible n’est pas seulement un livre religieux, c’est aussi un texte littéraire qui inspire des écrivains célèbres comme Victor Hugo ou Chateaubriand. La traduction de Sacy, déjà reconnue dans les cercles culturels, renforce cet aspect. Les lecteurs y voient autant une œuvre spirituelle qu’un monument de la littérature.
Elle accompagne plusieurs Bibles commentées comme celle de Fillion et en particulier les 17 volumes de celle de J.A. Petit (1889) qui, au texte latin et au texte français de Sacy ajoute une compilation importante des commentaires de D. Calmet et des Pères. Le nombre de volumes marque un travail abondant.
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