L’agenda du cardinal Aveline a connu quelques turbulences au milieu du mois de septembre. Alors qu’il se préparait à rencontrer le pape Léon XIV le 19 septembre, la veille, un article de Paris Match met en cause sa gestion des violences sexuelles dans son diocèse marseillais. Plusieurs agressions sexuelles commises auraient été couvertes par le mutisme des institutions provençales. Selon les informations de l’hebdomadaire, son vicaire général, le prêtre Xavier Manzano, est soupçonné d’avoir entretenu « des relations excessivement proches » avec un père de famille de fidèles et avec ses enfants âgés de cinq à douze ans à l’époque des faits. Alors qu’un courrier a été rédigé à l’intention de l’archevêque de Marseille à ce sujet, Xavier Manzano est promu vicaire général en 2020 par le cardinal Aveline, au courant de l’affaire selon Paris Match.

L’archevêque de Marseille et président de la Conférence des évêques de France (CEF) se défend de tout manquement. Dans un communiqué paru sur le site du diocèse de Marseille, il estime que « la lutte contre les abus et les violences sexuelles est trop importante pour se risquer à de telles confusions » et que les journalistes « semblent mettre sur le même plan des faits avérés qui ont été traités et des insinuations non fondées ». L’institution précise : « nous voulons redire le soutien du cardinal Aveline, archevêque de Marseille, et de tout le diocèse, aux personnes victimes. Le cardinal a rencontré et accompagné plusieurs de ces personnes ces dernières années. »

Une lettre réclamant sa démission

Mais les explications du diocèse ne semblent pas convaincre. Le média Tribune Chrétienne a publié la lettre d’un collectif marseillais transmise au pape Léon XIV, demandant la démission du cardinal Aveline à son poste à la tête du diocèse marseillais.

Bernard Franqui, responsable du collectif pour la défense de l’église Saint-Maurice à Marseille, affirme que « l’Église à Marseille traverse aujourd’hui une crise grave de confiance et de crédibilité, dont le cardinal Jean-Marc Aveline porte une lourde responsabilité ». Il fustige « l’abandon » de deux églises du Xe arrondissement et la participation du cardinal au système d’omerta concernant les accusations de violences sexuelles. La lettre à la papauté détaille : « ces faits traduisent une gouvernance marquée par l’opacité, le silence et l’absence de courage évangélique. (…) Pour le bien du peuple de Dieu et afin que l’Église à Marseille retrouve un chemin de vérité et de confiance, nous croyons que la démission de Mgr Jean-Marc Aveline est devenue inévitable ». Pour l’heure, le pape n’a pas répondu à la missive.

Le diocèse de Marseille invite « toutes les personnes qui auraient été victimes ou auraient connaissance d’une situation de violence sexuelle ou d’abus en tous genres sur des personnes vulnérables à se faire connaître auprès des instances compétentes », en citant notamment la cellule diocésaine « Agir contre les abus » à Marseille.