L’été passé, j’étais à Wittenberg et l’église de son château. Pour la première fois, je me trouvais devant la célébrissime Porte des thèses. C’est contre elle que Martin Luther apposait nonante-cinq thèses pour provoquer une dispute. L’enjeu pour l’époque était celui-ci : la vente des indulgences correspond-elle aux intentions de Jésus ? Cet événement produisit une réforme théologique qui s’est répandue largement. Pour le pasteur réformé que je suis, ce face-à-face avec ce monument d’histoire est à marquer d’une pierre blanche. Mais bien que j’aie apprécié la visite, je n’ai rien perçu de particulier ; aucune inspiration notoire ne m’a traversé. L’atmosphère du moment était terne, un ciel pluvieux plongeait sur une place de l’église déserte. Rien à voir avec l’effervescence suscitée par le geste audacieux du moine allemand.
Qu’attend-on au juste de ces rendez-vous avec nos sanctuaires chrétiens ? Ne s’agit-il pas de bâtiments souvent ordinaires ? Cela ne devrait pas nous surprendre. En effet, avant qu’un événement notoire leur donne de l’importance, ces lieux étaient […]