Le thème de cette année, « Espérer et agir avec la Création », nous invite à prendre des décisions éclairées pour préserver notre maison commune. Dans ce contexte, le texte biblique de Luc 16,1-13, peu cité dans les discussions écologiques, offre pourtant une perspective intéressante sur la gestion responsable des ressources que Dieu nous a confiées.

Dans ce texte, il est question d’un gérant qui est réprimandé par son maître, car il n’a pas bien géré le bien qui lui était confié. Il sait qu’il va être licencié, alors il appelle toutes les personnes qui devaient de l’argent à son maître et réduit leur dette, en espérant qu’ils lui seront reconnaissants de ce geste et deviendront ses amis. Il y est dit le fameux verset selon lequel, on ne peut pas servir deux maîtres, Dieu et Mamon (Dieu de l’argent). Dans ce texte, il y a quatre lettres qui nous intéressent particulièrement : Οἰκο qu’on retrouve 9 fois en 13 versets. Οἰκο, cette racine se retrouve aujourd’hui dans économie, écologie, œcuménique. Dans ce texte, ces quatre lettres servent à désigner le gérant – οἰκονόμος -, la gestion (οἰκονομίας) ou gérer (οἰκονομεῖν), et cela à 7 reprises. Deux fois, ces quatre lettres sont utilisées pour dire la ou les maisons (Οἰκος, οἴκους). Au cœur de la question écologique, n’y a-t-il pas justement la question de comment nous gérons notre maison, notre maison terre, ou nos maisons écosystèmes ? Cette terre et ces écosystèmes que nous ont confiés nos parents, qu’ils nous ont confiés pour que nous les gérions bien ? Bien les gérer pour nos enfants qui en hériteront ? N’est-ce pas une manière de comprendre ce thème d’un patrimoine durable ? Dans le Petit Prince, Saint-Exupéry écrit : « Nous n’héritons pas de la terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants. »

Choisis ton Οἰκο !

Il y a là une réflexion toute faite : il nous a été confié la gestion de ce bien qu’est la planète, elle nous a été confiée par Dieu par l’intermédiaire de nos ancêtres. Si nous volons Dieu, si nous dilapidons ce patrimoine, nous serons réprimandés comme l’est ce gérant mauvais et tricheur. Et si nous gérons mal ce patrimoine naturel, ce serait que trop souvent, nous choisissons le Mamon de l’argent plutôt que Dieu. Si nous choisissons le Οἰκο d’économie contre le Οἰκο de l’écologie […]