Le miracle, le signe, ne fait pas la foi à lui seul. Qu’un signe alerte sur l’existence de Dieu et bouleverse le sens de la vie, soit. Mais que les signes soient nécessaires, qu’ils soient attendus avec angoisse ou, au contraire, prévisibles – et c’est la tension nécessaire à la relation qui disparaît. Une foi faite uniquement de miracles est une foi de contrainte. Dans une telle vision, nous ne sommes que des êtres passifs face à un Dieu tout-puissant.
Dieu nous surprend en se détournant quand nous le tenons pour acquis et en nous accueillant quand nous pensons ne pas le mériter. Dieu soutient celles et ceux qui croient en lui, celles et ceux qui cherchent la relation avec lui, acceptent de croire en lui malgré les doutes.
Le doute n’a rien d’anormal dans cette relation. Il est fondateur de notre liberté et de notre humanité. Le doute, nos Eglises européennes en ont parfois manqué. Elles ont, dans leur orgueil, lu que c’était à elles d’aller apporter la connaissance aux « nations inintelligentes ». […]