J’aime particulièrement l’automne et le printemps. Ces deux saisons exposent à nos yeux les couleurs que la nature nous offre avec la transformation de la flore. À l’automne, les couleurs sont d’une tonalité foncée avec la variété des rouges, ocres, marron, etc. Au printemps, les couleurs me paraissent plus lumineuses et éclatantes avec une palette bien plus large de jaunes, violets, roses, verts…
La nature n’est pas qu’un paysage à admirer, elle est aussi l’environnement dans lequel nous sommes placés, dans lequel nous vivons, que nous soyons à la campagne ou en ville. La ville et son béton n’empêchent pas les petits brins de végétaux de s’insinuer dans les brèches du bitume.
Par ses couleurs et la variété de ses espèces, la flore est pour moi un modèle. L’espèce humaine, tout comme la flore et la faune, a besoin de cette diversité. Mais l’humanité a une fâcheuse tendance à tout faire pour limiter celle-ci. La différence ne lui plaît pas. La différence n’est pas rentable ni efficace à ses yeux. La production alimentaire est majoritairement en monoculture, ce qui appauvrit les sols et oblige à ajouter des traitements chimiques et autres pesticides. La vie sociale humaine est elle aussi majoritairement uniforme, ce qui appauvrit les relations humaines et oblige à ajouter des traitements législatifs et autres interventions policières. Aucun de ces traitements n’est efficace. Ils ne font que renforcer le problème. La terre, tout comme le tissu social humain, ne fait que se dégrader. Les alternatives sont connues mais se heurtent encore à bien des résistances.
Concernant les alternatives en production alimentaire, je ne suis pas du tout spécialiste en permaculture et autres solutions respectueuses des sols. Concernant les alternatives en relations humaines, je sais que je peux m’appuyer sur un enseignement solide et éprouvé : celui du Christ.
Tout comme les alternatives en permaculture, les relations sociales basées sur l’exemple et l’enseignement du Christ demandent des efforts, de la patience, de la conviction, de la persévérance. Ce n’est certainement pas une solution de facilité (n’en déplaise à celles et ceux qui n’y voient que laxisme et dangerosité).
Par sa vie, son enseignement, sa mort et sa résurrection, Jésus, le Christ, a déployé la Parole de Dieu qui invite à reconnaître l’autre – différent – comme soi-même. L’autre, c’est aussi moi. L’autre, ce n’est pas seulement celui que j’apprécie, que je choisis par affinité. L’autre est parfois si différent de moi que je ne le comprends pas, qu’il m’agace ou m’insupporte, qu’il me dérange… C’est ainsi. Mais, avec le Christ, je suis invitée à toujours garder le même regard que Dieu pose sur chacune et chacun : l’autre est une sœur, un frère, en Christ. Et surtout, l’autre est pleinement humain, au même titre que moi.
Dieu pose le même regard d’amour sur chacune de ses créatures. Que notre manière de vivre soit le reflet de cet amour en cultivant la richesse de la diversité.