Il s’agit d’une des plus grandes entreprises de réforme de l’Église catholique sous le pape François. Du 4 au 29 octobre, le 6e synode des évêques réunit des cardinaux, des évêques, des clercs et des laïcs, pour travailler au futur de l’institution.

Cette pratique de l’Église catholique existe depuis les premiers temps du christianisme, où les fidèles avaient l’habitude de se réunir, explique France Info. En 1965, après le concile Vatican II, le pape Paul VI en a fait à nouveau une institution régulière pour poursuivre la réforme de l’Église.

Baptisé du nom cocasse de « synode sur la synodalité » (la participation des chrétiens à la vie ecclésiale), ce nouveau processus voulu par François est-il une forme de Vatican III ? À lire La Croix, certains membres du clergé à Rome en sont persuadés.

Pour ce synode, les thématiques abordées sont sensibles : la lutte contre la pédocriminalité, l’ordination des hommes mariés et l’accueil des personnes LGBT font partie des grands enjeux. Les débats porteront entre autres sur une possible bénédiction accordée aux homosexuels, qui ne peuvent pas se marier dans l’Église catholique. En début de semaine, le pape François a justement publié un texte qui ouvrait la porte à cette réforme.

Les laïcs davantage représentés

En outre, la manière de travailler est, cette fois, bien différente des précédents synodes. Sur les 365 membres ayant le droit de vote, 54 sont des femmes et 45 sont des laïcs (parmi lesquels sept Français). La presse catholique précise aussi que l’assemblée de clercs et de laïcs doit travailler autour de tables disposées dans une vaste salle du Vatican, en alternance de groupes et de sessions plénières. Ce changement de méthode, plus inclusif, est un des bouleversements que le pape François a voulu mettre en œuvre par l’ouverture du Synode en 2021.

L’ensemble de la communauté catholique a en effet eu le temps de se préparer. L’Église a organisé une grande consultation des fidèles pendant deux ans, à travers le monde. Les débats du Synode doivent ensuite se tenir à huis-clos, à partir d’une synthèse de l’ensemble de ces consultations.

Un processus sur le temps long

Pour cette assemblée, le pape souhaite accomplir un processus spirituel et non politique, analyse La Croix. Il s’agit de dialoguer, entre fidèles, sur la doctrine de l’Église et non de confronter des idéologies. François a notamment insisté pour que les participants au Synode puissent prendre part à une retraite de trois jours, à 15 kilomètres du Vatican, pour vivre cette expérience dans une démarche spirituelle.

Le processus risque cependant d’être long et laborieux. L’assemblée doit se réunir en deux temps, d’abord en octobre 2023 puis en octobre 2024. À l’issue du synode, les participants de l’assemblée rédigeront un rapport qui sera transmis au pape. Il pourra alors, à partir de ces travaux, rédiger une « exhortation apostolique post-synodale » pour inspirer la réflexion collective sur la doctrine de l’Église.