Au sein du monde protestant francophone, la cote de popularité du pape François, au lendemain de son décès, reste particulièrement notable. Plusieurs dimensions de son pontificat sont mises en avant, mais c’est d’abord son apport sur l’écologie qui est mentionné. L’encyclique Laudato si’ a constitué un «appui précieux» pour nombre de responsables protestant·es – parfois engagé·es depuis des décennies dans le domaine – et continue d’être citée par de nombreux mouvements écologiques, bien au-delà des cercles catholiques. «Je ne me souviens pas d’avoir entendu une seule parole d’un pape pendant mon parcours de catéchisme et lors des nombreuses prédications écoutées, avant l’arrivée du pape François», remarque Lara-Florine Schmid, coordinatrice du réseau romand EcoEglise.

Proximité théologique

La culture théologique de François joue un rôle dans le rayonnement de ce texte côté protestant. «La théologie de la libération, à laquelle il était profondément attaché, est également une référence importante dans la tradition réformée – notamment dans notre engagement pour la justice sociale, pour les plus pauvres et la sauvegarde de la création. Il existe donc une proximité théologique significative», remarque Stephan Jütte, directeur du secteur théologie et éthique auprès de l’Eglise évangélique réformée de Suisse (EERS). Cette proximité, les protestants l’ont particulièrement ressentie sur la question des migrants et de la pauvreté. «On admire que le pape se soit tenu au cœur de l’Evangile, qu’il ait défendu les pauvres, les migrants, les ‹petits›… C’est une attitude qui n’a pas le vent en poupe et qu’il a tenue avec constance, fidèle à sa ligne, sans se poser la question de qui finance le Vatican», souligne Isabelle Gerber, présidente de l’Union des Eglises protestantes d’Alsace et de Lorraine (UEPAL). 

Des convictions qui ont […]