Luther, Calvin ou Zwingli ne sont pas les seuls à avoir « fait » l’Eglise protestante. Plusieurs autres hommes et femmes du XVIe siècle ont eu un rôle crucial dans la diffusion des idées réformatrices. Ils sont pourtant tombés dans l’oubli. John Knox est l’un d’eux.
Acteur essentiel de l’édification d’une Eglise protestante en Ecosse, et même de la formation de l’Ecosse moderne, il ne dispose pourtant – dit-on – que d’un seul monument érigé en son honneur dans son pays, et sa tombe se trouve sous un parking… Et alors qu’il était un des prédicateurs les plus puissants de son époque, seuls deux des centaines de sermons qu’il a prononcés ont été publiés.
Purifier la religion
John Knox était un homme aux nombreux paradoxes. Cherchant à détruire le catholicisme – qu’il considérait comme de l’idolâtrie – afin de purifier la religion écossaise, il mettait au service de ce projet son éloquence enflammée. Plus encore : ministre de l’Evangile chrétien, il n’hésitait pas à prôner une révolution violente. Celui qui allait devenir le réformateur de l’Ecosse étudie à l’Université de Glasgow au début du XVIe siècle. Peut-être est-il prêtre, pourtant il exerce comme notaire et précepteur.
En 1546, il se convertit à la Réforme et devient pasteur de la ville de Saint Andrews. Sa vie, ensuite, est intimement liée aux événements politiques européens et britanniques. Capturé par les Français, il est envoyé aux galères. A peine libéré, il se rend en Angleterre et devient aumônier du jeune roi Edouard VI. En 1553, il s’enfuit: la reine Marie Tudor persécute les protestants. Il gagne alors Genève, où il rencontre Calvin. Pasteur de l’Eglise anglaise de la ville, il participe à la traduction de la Bible dans cette langue. Il élabore aussi une liturgie, inspirée de celle de Genève, qui sera plus tard celle de […]