L’Église nationale est directement issue du régime ecclésiastique bernois. Dans un premier temps, ce livre donc rappele quelques traits distinctifs de ce régime à vrai dire unique en son genre en contexte francophone, et signaler les premiers infléchissements que l’évolution des esprits a imposés à son monolithisme au cours des XVIIe et XVIIIe siècles. Dans un deuxième temps, nous examinerons les problèmes que l’avènement d’un nouveau siècle et de nouvelles institutions ont fait surgir dans ce système ecclésial hérité du régime bernois. Le troisième temps permettra de situer dans la perspective spécifiquement « nationale » les remous des années 1845 à 1863. Dans un quatrième temps, nous évoquerons quelques aspects de la coexistence de deux régimes ecclésiaux libriste et national en terre vaudoise. Le cinquième temps sera consacré aux pourparlers de fusion et aux raisons qui les ont rendus possibles ou souhaitables du côté national, mais permettra aussi de mieux comprendre la position de ceux qui n’entendaient pas brader les aspects positifs du régime « national » et de son multitudinisme, tout en souscrivant à des options théologiques libérales sensiblement différentes de celles, plutôt conservatrices, de leurs prédécesseurs de la fin du régime bernois.
La multitude pour horizon
Les Eglises de multitude sont-elle encore viables ? A partir de l'expérience de l'Eglise bernoise, Reymond Bernard dresse une comparaison avec les Eglises libres en Suisse.