Le protestantisme se doit de reprendre sa place autour des débats d’idées pour faire encore la différence, comme dans le passé. En se mettant en marge, il prend de façon inconsciente le risque de la radicalisation et du sectarisme.
Au XVIème siècle, le leadership ecclésial européen se réveilla un matin avec « une gueule de bois ». Le schisme venait de secouer l’Église. Ainsi naquit le protestantisme. Plusieurs siècles après les protestants ont complètement changé de position religieuse au sein de la chrétienté. Le protestantisme n’est plus une secte. Elle l’a vraiment prouvé de plusieurs manières par sa contribution à la réflexion et au progrès sur le développement du monde.
Pourtant, ces dernières années, il y a une sorte de recul. Le protestantisme en s’éclatant en plusieurs familles n’a pas seulement sapé les bases de son passé mais contribué à la montée d’un certain intégrisme chrétien. On note une prolifération des dénominations qui dans certains endroits se confondent aux sectes. Ces dénominations campent sur certaines positions religieuses et spirituelles basées sur aucun fondement scripturaire. Plus loin, des dénominations qui refusent même sur le plan social de se côtoyer avec d’autres. L’absence de la contribution protestante et évangélique aux débats publics pour une raison ou une autre les positionnent en sectes. Des opportunités de parole sont quelques fois délaissées ou abandonnées au profit des autres couches religieuses. […]