C’est une bonne nouvelle, qui reste à relativiser. En 2022, 436 actes antisémites ont été signalés, contre 589 l’année précédente, selon un décompte rendu public mercredi par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), soit une baisse de 26 %. Comme le rapporte 20 Minutes, le Crif fait état du rapport annuel publié ce mercredi par le Service de protection de la communauté juive (SPCJ, organisation privée qui a pour vocation la protection de la vie juive), réalisé en collaboration avec « le ministère de l’Intérieur ». 

Des chiffres à relativiser 

Cette baisse de 26 % reste à « relativiser », estime Yonathan Arfi, président du Crif. « Évidemment, une baisse est une bonne nouvelle, mais il ne s’agit que des chiffres enregistrés en commissariat, les actes les plus graves restent à un niveau élevé. » En effet, comme l’explique Le Figaro, sur les 436 actes antisémites ayant fait l’objet d’une plainte ou d’un signalement à la police, « 53 % » de ces actes « portent atteinte à des personnes » et «10 % sont des agressions physiques violentes ». Interrogée par l’AFP, la Place Beauvau n’a pas confirmé ces statistiques.  

Une réalité différente 

D’après Yonathan Arfi, ce rapport « ne reflète pas (…) la réalité de l’antisémitisme sur Internet. On reste sur un plateau élevé, du même ordre que ces vingt dernières années ». D’après le président, l’antisémitisme continue « de prendre différents visages et notamment ceux de l’islamisme, du complotisme et de la haine d’Israël». Le SPCJ a également mené une étude sur la réponse pénale apportée aux agressions physiques antisémites commises de 2015 à 2019. Il en ressort que « 63 % des affaires d’agressions antisémites ont été classées sans suite » et que « dans seulement 24 % des affaires, les agresseurs ont été condamnés ».