Implantée en France dès le début du XVIe siècle, la Réforme s’installe dans le pays dans un climat marqué tragiquement de guerres, massacres, instabilité politique et persécutions. L’émigration apparue alors, à bon nombre de protestants français, comme la seule alternative afin de demeurer dans la « vraie religion ». Ainsi, un quart des protestants ont fui vers « le Refuge », terme couramment utilisé pour désigner l’ensemble des pays qui ont accueilli les réformés français en exil. Cette émigration fut continue entre 1560 et 1760. Lorsque le roi Louis XIV décida de révoquer l’Edit de Nantes, 200 000 Huguenots préférèrent prendre le chemin de l’exil plutôt que de se convertir. L’interdiction formelle d’émigrer les força à s’expatrier dans les plus grandes difficultés. Ils voyagèrent de nuit et se cachèrent le jour, ayant recours à des passeurs. Leur destination fut les principaux territoires protestants européens (iles britanniques, Provinces Unies,… ) Ces hommes, ces femmes vécurent alors l’arrachement qui naît d’un exil forcé.
Un accueil chaleureux pour les Huguenots
Les provinces, les villes étrangères européennes accueillaient volontiers cette population huguenote souvent bien formée et d’un bon niveau intellectuel. Dans les principaux pays du Refuge, des mesures étaient prises afin d’en faciliter leur installation. Les exilés huguenots étaient alors assistés sur le plan financier et matériel. A Genève, par exemple […]