«Rendre la haine pour la haine multiplie la haine, ajoutant une obscurité plus profonde à une nuit sans étoiles. L’obscurité ne peut pas chasser l’obscurité: seule la lumière peut faire cela. La haine ne peut pas chasser la haine: seul l’amour peut faire cela.» Ces mots de Martin Luther King, prononcés en 1967, un an avant sa mort, disent la conviction qui anime le pasteur baptiste noir durant toute son existence: face à la haine et à la violence, la résistance non violente est non seulement juste, mais indispensable, car aussi juste que soit la cause défendue, la violence ne peut que perpétuer un cycle de vengeance et se conclure irrémédiablement par un échec.

Né à Atlanta, en Géorgie, dans le sud raciste des États-Unis, Martin Luther King incarne la voix des minorités ethniques marginalisées, des pauvres, rejetant à tout prix l’utilisation de la violence et des armes.

Fils d’un pasteur baptiste, le futur militant des droits civiques se forme au sein des Eglises noires, un réseau de communautés de foi depuis longtemps engagées pour l’émancipation des Africains-Américains. Après ses études de théologie, King devient pasteur de la communauté de Montgomery, en Alabama, au cœur du Sud. Une stricte ségrégation raciale y règne: dans les écoles, les magasins et même les bus, les Noirs sont des parias, obligés de céder la place aux Blancs et de s’asseoir dans des compartiments séparés. En 1955, épuisés par ces humiliations, les Noirs de Montgomery décident de protester pacifiquement. Le pasteur King est élu porte-parole de la contestation. Avec un premier grand résultat: l’abolition de la ségrégation dans les transports en commun.

L’esprit du Christ

D’autres manifestations suivent, à l’instigation de Martin Luther King. A la différence d’autres leaders noirs, qui ne dédaignent pas l’usage de la violence, convaincus que la lutte contre le racisme ne peut être gagnée que par la force, le pasteur baptiste persévère dans la voie du dialogue et de la […]