« Nos trente heures dans leur guerre de trente ans ! » Olivier Parriaux, 80 ans ce mois-ci, a un sourire amusé : diable, comment l’étudiant « d’éducation protestante et de bonne famille » en arriva-t-il à risquer sa vie en grimpant de nuit à la flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris pour soutenir le Front national de libération du Sud-Vietnam ? Le professeur émérite d’optique, qui supervise encore des thèses de doctorat à l’Université de Saint-Étienne, raconte le coup d’éclat exécuté avec ses amis Noé Graff, étudiant en droit et futur défenseur des travailleurs agricoles en Espagne, et Bernard Bachelard, prof de gym et futur directeur du projet pilote vaudois de soins à domicile. Leur livre, Le Vietcong au sommet de Notre-Dame (Ed. Favre 2023), relate notamment comment Olivier, dit Olaf, prépara l’itinéraire et accompagna Bernard, dit Bacchus, le varappeur improvisé qui se hissa tout en haut d’une flèche ployant dans le vent.

Déposer les despotes et stopper les agents de la sixième extinction de masse

Olivier Parriaux

Noé, chauffeur de leur 2CV, faisait le guet. Si tous trois s’inspiraient de la pensée critique de Trotski, Noé venait du Parti ouvrier populaire (communiste), Bacchus des Jeunesses socialistes et Olaf des Jeunesses… paroissiales. Fils d’une institutrice et d’un maître de « prim’ sup’ », Olivier Parriaux joue de l’orgue grâce au pasteur Jean Stooss, « musicien surdoué qui choisit de servir Dieu plutôt que Bach ». « Il lui fallait un organiste pour l’instrument qu’il avait fait construire ; cela tomba sur […]