Lydie Eding, étudiante à la Faculté de théologie de Paris, sur le cours Par-delà nature et culture, organisé en partenariat avec la Faculté de théologie de l’Université de Münster qui a eu lieu du 22-26 mai en Allemagne.
Lydie, peux-tu nous dire quelques mots sur ton parcours et si tu as déjà une idée de ce que tu souhaites faire après tes études de théologie ?
J’ai un parcours atypique. J’ai grandi en région parisienne et après plusieurs expériences professionnelles (assistante commerciale, conseillère téléphonique, référente digitale…), je suis devenue Prophétesse Lydie. Je gère une communauté, le Temple des Véritables Adorateurs, où j’occupe la fonction de pasteure. Mais j’avais toujours rêvé de venir étudier à l’IPT, seulement, les moyens manquaient. Je suis maintenant étudiante depuis deux ans et je ne regrette pas ce choix. J’ai fait des rencontres formidables et j’ai une autre manière d’aborder les autres. Cela m’a poussé à avoir un regard différent sur le monde qui m’entoure. En visitant une mosquée, un temple bouddhiste…
Ça m‘a cassée mais ça m’a construite. J’ai reçu des coups dans l’enseignement. J’ai été choquée dans ma foi, surtout sur l’Ancien Testament, et tout ce qui constitue les matières bibliques d’une manière générale. Même l’histoire ancienne. J’ai dû laisser mes bagages de côté pour faire un pas en avant. Ma vérité n’était plus la vérité. Soit tu abandonnes, soit tu fais un travail sur toi pour sortir de ta zone de confort pour explorer de nouvelles pistes. Ta faiblesse devient alors une force. Affronter l’inconnu te donne de l’énergie positive pour avancer.
Tu as participé aux deux sessions d’une semaine, à Paris et à Münster, sur le thème Par-delà nature et culture. Quelles ont été tes impressions ?
Quand nous avons reçu les étudiants allemands à Paris, en avril dernier, plusieurs visites de musées étaient programmées. J’ai découvert entre autres le Quai Branly, où je ne m’étais jamais rendue. J’ai été très choquée de voir certains objets dans les vitrines. Je pense particulièrement aux masques Bamiléké (un peuple d’Afrique centrale). Je me suis demandée comment ils étaient arrivées là car cette société est très conservatrice et n’aurait pas pu céder ces œuvres. Ce que nous considérons comme des objets culturels ici, classés et étiquetés avec soin, est perçu comme le lieu où le surnaturel prend corps, ce par quoi l’individu peut entrer en relation avec la nature perçue comme force vivante. La frontière n’est pas stricte, d’un côté le monde des humains, et de l’autre, la nature. Cette distinction est une construction culturelle que nous pouvons dater.
À Münster, les nombreuses églises, toutes d’assez belle taille, m’ont vraiment impressionnée. Le travail de restauration pour conserver ces bâtiments et les œuvres d’art forcent l’admiration.
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