Sollicitée de toutes parts, elle est également membre du Comité consultatif national d’éthique français.
«On en aura toujours besoin, de cette histoire de Bible», lâche-t-elle devant ses raviolis et deux mandarines. Attablée dans l’ancienne librairie des éditions genevoises Labor et Fides, dont les baies vitrées donnent sur le Palais de l’Athénée, Marion Muller-Colard s’excuse de ne pas avoir eu le temps de déjeuner. Quelques coups de fourchette et déjà elle met sa gamelle de côté. Depuis trois mois, elle est la directrice de la fameuse maison d’édition protestante. Environnée par ces centaines de livres, tous consacrés de près ou du loin au christianisme, Marion Muller-Colard se réjouit de sa nouvelle fonction: «L’intérêt d’une maison comme celle-ci, c’est qu’elle n’a pas besoin d’être à la mode. Le patrimoine chrétien est ancré dans notre humanité.»
Si elle travaille désormais en Suisse, Marion Muller-Colard est de loin la personnalité protestante la plus médiatique en France. Présente à la télévision, invitée dans de nombreuses conférences, elle est avant tout une auteure, dont les livres, en forme d’essais poétiques, mêlent théologie et vécu propre. Ils ont d’ailleurs été principalement édités chez Labor et Fides. Dans L’Autre Dieu, son livre phare, elle racontait comment la maladie de son fils, encore bébé, l’avait plongée dans la dépression. Ayant frôlé la possibilité de perdre son enfant, ce qui la retenait en vie s’est tout à coup délité. «Aujourd’hui, quand je vois de jeunes parents, je suis émue. La situation du monde est tellement préoccupante… Je suis émerveillée qu’on garde le courage de mettre des enfants au monde. Cela doit aller de pair avec un certain sens de l’engagement », confie-t-elle. Avant de faire, avec amusement, une comparaison très imagée: «J’ai eu des poules, un temps. Et après une attaque de renard, elles ne n’ont plus couvé pendant au moins une année. Le rapport entre natalité et […]