Le « nouveau converti » est dit prosélyte (du latin ecclésiastique proselytus, et du grec προσήλυτος prosêlutos, « nouveau venu (dans un pays) ».
A travers les siècles, le terme prosélytisme a connu une véritable évolution. Au fil du temps, la sémantique de ce dernier a évolué et s’est élargie. Le prosélytisme a tout d’abord été associé à l’adhésion à une cause, et non plus seulement à la religion. On a notamment parlé de prosélytisme révolutionnaire ou laïque. Il est aujourd’hui communément utilisé pour désigner le zèle déployé par une (ou plusieurs personnes) afin de convertir quelqu’un à ses (ou leurs) idées, parfois même en usant de la force. Il a, par conséquent, une connotation que l’on peut qualifier de négative. Enfin, le terme « prosélyte », tel qu’utilisé à notre époque par les médias, désigne aussi bien un membre ancien faisant du prosélytisme, qu’un nouveau venu.
La question du prosélytisme est particulièrement délicate lorsque les individus se trouvent dans une relation hiérarchique ou affective (cadre familial par exemple). On peut donner comme exemple du prosélytisme, un professeur qui enseigne à ses élèves des convictions religieuses comme des vérités absolues au lieu de le faire librement. La problématique du prosélytisme dans l’éducation a été traitée pour la première fois en 1976 au Danemark lorsqu’un couple s’est opposé à l’éducation sexuelle au sein d’un établissement scolaire.
Tel qu’employé dans le langage courant aujourd’hui et lorsqu’il a été fait usage de la force, le prosélytisme est en opposition avec l’un des solas de la pensée protestante : « Sola fide ». Effectivement, la foi naît de la rencontre personnelle avec Dieu et tout être est appelé à la recevoir dans la liberté. Néanmoins, au sein de la religion protestante, lorsqu’il est employé dans son sens d’origine, le terme « prosélyte » désigne toujours un nouveau converti.