L’an passé, l’événement avait eu lieu, pour la première fois, hors de la capitale, dans neuf villes, dont Marseille, Orléans, Rennes ou Besançon. Il avait réuni plus de 15 000 personnes, dont 10% de prêtres en exercice en France, précise La Croix. Pour sa 8e édition, le Congrès Mission, qui se tient du vendredi 30 septembre au dimanche 2 octobre, revient à Paris, dans divers lieux de la capitale. Ce grand rendez-vous de l’évangélisation en France est né en 2015 “à l’initiative de Anuncio et en partenariat avec plusieurs mouvements et communautés missionnaires” (Alpha, Aïn Karem, la Communauté de l’Emmanuel et, chaque année, des nouveaux), rappelle le site du Congrès Mission.
“L’idée est d’alterner entre villes de région et capitale. En 2023, le Congrès Mission sera de nouveau décentralisé, et ce afin que la mission s’adapte au mieux aux problématiques locales”, explique à La Vie Joseph Challier, porte-parole du Congrès Mission. Dans La Croix, Arnaud Bouthéon, l’un des fondateurs, abonde : “Je pense que le Congrès Mission répondait à un besoin de rencontres et d’échanges de catholiques engagés dans leur paroisse ou leur mouvement et qui pouvaient être un peu isolés et finir par s’épuiser. Ils viennent reprendre des forces et des idées pour ensuite soutenir leur diocèse.” Également interrogée par La Croix, Thérèse Garnier, responsable de la pastorale des familles du diocèse de Besançon, a découvert le Congrès Mission il y a deux ans dans la capitale et, l’année suivante, elle a activement participé à l’édition qui s’est tenue dans sa région. “Beaucoup souffrent du manque de prêtres et de fidèles dans leur paroisse, déplore-t-elle. Avec le Congrès Mission, ils ont découvert des outils comme les parcours Alpha, qui rendent l’évangélisation possible aussi chez nous.”
Être acteur du Congrès
D’autant plus que la société se déchristianise : depuis les années 1980, on assiste à une importante diminution de celles et ceux qui se déclarent catholiques, selon une étude du Centre d’observation de la société publiée en novembre 2021 (de 70 % en 1981 à 32 % en 2018). Pour les évêques, le Congrès Mission apparaît donc clairement comme une opportunité. Mgr Jean-Philippe Nault, évêque de Nice, est un habitué : c’est la cinquième fois qu’il s’y rend et, cette année, il participera à une table ronde autour de la question “Comment annoncer Jésus dans une culture où on ne le connaît plus ?”
“C’est un rendez-vous important pour notre Église de France, toutes sensibilités confondues, avance-t-il à La Croix. À Digne déjà [où il fut évêque de 2014 à 2022], j’encourageais tous les conseils pastoraux des paroisses à y envoyer un délégué ou à y aller à plusieurs pour faire l’expérience d’une Église vivante, qui ne désespère pas et porte de nombreuses initiatives audacieuses.” Une occasion pour les participantes et participants de ne pas simplement être spectateurs mais aussi acteurs du Congrès, estime Anne-Geneviève Montagne, l’une des fondatrices, auprès de Famille chrétienne. “À la différence des ateliers où une personne présente une réalisation missionnaire et duplicable, explique-t-elle, les forums ouverts sont collaboratifs. Sur une question, un petit groupe de personnes intéressées réfléchira afin de faire émerger une réponse commune qui n’existait pas jusqu’alors.” En définitive, le Congrès Mission est devenu, au fil des années depuis sa création, un événement phare pour les catholiques.