Qui êtes-vous ?

Je m’appelle Élise Duchemann, je viens de Paris. Ma mère est chrétienne, et elle a eu la chance d’être dans une ville où elle pouvait m’emmener facilement à l’Église. Et même si elle a dû m’y traîner de force pendant un temps, j’ai fini par être touchée à mon tour. C’est pourquoi je suis reconnaissante. Aujourd’hui, avec mon mari Michaël nous habitons à Argenton-sur-Creuse, dans l’Indre, une petite ville de 5000 habitants.

Pourquoi ce choix ?

Après ma conversion, je suis partie deux ans en Angleterre dans un institut biblique. Avec la volonté de me former à la mission. Je pensais notamment à l’Afrique. Un jour, un ami burkinabé m’a posé des questions sur l’évangélisation en France. Et je me suis interrogée. Plus tard, alors que je me renseignais sur le site du Top Chrétien, je suis tombé sur le témoignage d’une femme originaire de la Creuse, qui expliquait qu’elle n’avait aucune communauté chrétienne à moins d’une heure et demie de route. J’ai su qu’il fallait que je serve au sein de ces zones rurales.

Comment s’est passé votre installation ?

D’abord, nous avons été accompagnés par France Mission. Rapidement, nous avions décidé de nous installer à Argenton-sur-Creuse, entre Châteauroux et Guéret, car nous avions observé un réel désert spirituel. C’était en 2011. Alors a commencé notre travail d’intégration dans la ville. C’est comme ça que ça se passe dans le rural. J’ai été présidente de l’amicale de l’école notamment. Je me suis insérée dans la mairie… Alors au fur et à mesure, on rencontre les gens, dans leur quotidien. En buvant beaucoup de cafés et de bières (rires). Et puis doucement, on affiche la couleur de l’Évangile.

Comment ça ?

Vous savez, dans certaines régions, les évangéliques sont totalement inconnus. Où alors ils sont assimilés à Donald Trump. Alors il faut gagner la confiance des gens, et s’entourer de personnes clés ! En ce qui nous concerne, nous avons trouvé Luc. C’est un mec d’ici qui s’est converti et qui connaît tout le monde. Et c’est un véritable évangéliste. Alors d’une part, il partage l’Évangile de son côté, dans son magasin de musique. Et d’un autre, il rassure les gens qui viennent nous voir pour la première fois et se disent : “Ah mais y’a Luc !”

Quelle est la situation d’aujourd’hui ?

Aujourd’hui, nous avons notre petite communauté. Nous avons un noyau dûr d’une vingtaine de personnes. C’est peu, mais ce sont des gens sur qui […]