Qui êtes-vous ?
Je m’appelle Magali, je suis assistante sociale de formation, et je travaille sur La Grand Combe, une ancienne cité minière du sud de la France, dans les Cévennes. C’était une grande ville qui s’est énormément appauvrie après la fermeture des mines. Petit à petit, les habitants sont partis, laissant à La Grand Combe une population vieillissante. Et une autre très fragile, souvent issue de l’immigration, qui vit dans la précarité. Moi, je suis arrivée ici pour travailler en 1987, à la demande du pasteur de l’Église locale.
Pourquoi le pasteur avait-il besoin d’une assistante sociale ?
À l’époque, le conseil presbytéral était en réflexion. L’Église cherchait à s’ouvrir aux autres, à témoigner dans la cité. Les membres avaient été interpellés notamment par le nombre de jeunes en errance. Alors ils souhaitaient sortir de leurs murs, lancer une action sociale pour que leur foi déborde sur la ville. Je me suis sentie appelée, car j’avais la volonté d’allier ma foi et ma profession.
Que s’est-il passé ?
D’abord, la municipalité nous a gracieusement prêté une salle. Elle était toute pleine de charbon (rires). Avec une équipe de bénévoles, on a tout nettoyé et nous avons ouvert ce que nous avions appelé le Point rencontre Jeunes. C’était un espace où on recevait des jeunes pour discuter, faire les devoirs, boire un coup… Très vite, nous nous sommes structurés, nous avons créé le Service d’Entraide Protestant (SEP). Et 35 ans plus tard, nous sommes toujours là !
Que fait la SEP aujourd’hui ?
Aujourd’hui, nous avons quatre secteurs d’activités : le secteur enfance et famille, qui comprend de l’accompagnement scolaire, mais aussi l’encadrement de groupes d’hommes et de femmes. Le secteur de l’hébergement, qui regroupe 15 places d’hébergement d’urgence mais aussi 24 places en Pension de famille destinées à des personnes fragilisées. Le secteur de l’insertion, à travers une aide à l’emploi et à la mobilité. Et enfin le secteur de l’environnement. C’est-à-dire que nous accompagnons nos publics dans l’apprentissage du “bien vivre dans leur logement”, dans la maîtrise de l’énergie.
Quel est le rapport avec votre foi ?
J’ai toujours cette conviction de vivre ma foi à travers ce que je fais. C’est cette foi qui me porte, et qui porte aussi une partie de nos salariés. Ensuite, ce que nous faisons auprès des personnes fragiles de notre ville, nous croyons que c’est un véritable témoignage de l’évangile. Nous ne sommes pas un lieu d’évangélisation. Le SEP est un lieu de témoignage concret. Le seigneur, je crois qu’il a un vrai plan à travers le SEP. Car l’Église n’aurait jamais eu accès à certaines populations sans le SEP, en restant dans ses murs. Enfin, concrètement, nous sommes très liés à […]