Nous avons en effet assez spontanément tendance à sursauter à l’évocation de la Toussaint ou de la Fête des morts. Avec une propension à dégainer le verset imparable: «Laisse les morts enterrer les morts!». Et, pour l’occasion, d’appeler saint Paul à la rescousse: «Il y a un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme» (1 Timothée 2. 5). On ne va donc pas en faire tout un plat.
La Toussaint, célébrée le 1er novembre, remonte au VIIe siècle et reprend la fête orthodoxe plus ancienne des martyrs. C’est le pape Boniface qui fit transformer le Panthéon romain en «église de Sainte-Marie aux martyrs». On ne risquait ainsi pas d’oublier un saint et pouvait bénéficier de leur intercession commune. Centré sur le Christ unique intercesseur, le protestantisme classique n’entre pas dans ces considérations. Dans le catholicisme actuel, on perçoit un nouveau regard qui […]