Deux anglicans, une soeur consacrée et un luthérien étudiant en théologie à Londres prennent part à cette aventure.
L’archevêque de Canterbury a découvert la Communauté du Chemin Neuf avant de devenir le Primat de l’Église anglicane. Il a été séduit par cette communauté qui prône l’ouverture et l’acceptation des autres branches du christianisme. Aussi, quand il devient Archevêque de Canterbury en 2014, une de ses priorités étant de renouveler la vie de prière et ce qu’il appelle la vie religieuse, pour la rendre accessible au plus grand nombre, il propose tout naturellement à la Communauté du Chemin Neuf de s’installer au Lambeth Palace.
Quel fonctionnement ?
Comme dans les autres lieux de vie de la Communauté du Chemin Neuf, la vie au Lambeth Palace est rythmée par la prière. Il y a quatre temps par jour : l’office du matin puis, au milieu de la journée, une eucharistie, ensuite l’office du soir et, pour terminer, un temps de prière silencieuse. Ces temps de prière ne sont pas faits à quatre : ils sont véritablement ouverts à tous ceux qui habitent le lieu. Ainsi, l’archevêque, quand il est là, vient prier avec nous à chacun de ces temps. Et c’est cela l’idée : avoir la prière au coeur de son travail et être porté dans la prière dans son travail. Les célébrations sont plutôt anglicanes, puisque c’est le lieu de la communion anglicane, mais en même temps l’archevêque leur donne une grande liberté. Du coup, ils peuvent apporter des éléments de leurs propres traditions : des chants, des prières, des éléments un peu monastiques comme le chant des psaumes ou des cantiques bibliques.
Le projet
En outre, ils préparent un grand événement, le nouveau grand projet de Justin Welby : faire venir des jeunes, entre 20 et 35 ans, du monde entier, de différentes confessions pour une année de vie quasi monastique. Cette communauté s’appellera la Communauté de Saint-Anselme. Cela va commencer en septembre 2015. L’objectif est d’approfondir sa foi, de fournir à ces jeunes de solides bases bibliques et théologiques tout autant que leur permettre de vivre une réelle expérience de vie communautaire. Non pas pour devenir moine mais pour qu’ils soient « sel de la terre et lumière du monde », porteurs de valeurs au sein de leur Église et sur leur lieu de travail. Dès septembre de cette année, le Lambeth Palace accueillera seize jeunes à temps plein et une quarantaine à temps partiel (pour des soirées et des WE). Mais ce nombre augmentera au fur et à mesure que les travaux permettant d’accueillir ces jeunes avanceront.
Une avancée
Ce qui se passe à Lambeth Palace est important pour l’oecuménisme. Au moment où certains disent qu’avec les rencontres oecuméniques et les dialogues officiels, on est un peu arrivé au bout, qu’on ne voit pas comment avancer davantage maintenant, l’expérience de Lambeth peut relancer l’oecuménisme de terrain. « Cette manière de vivre simplement ensemble, c’est une manière de rendre réelle l’unité des chrétiens pour tous », comme le souligne Oliver Matri. Cette expérience, chacun peut la vivre, là où il est. « C’est un modèle qui peut aider à avancer ». C’est tout le mal qu’on peut souhaiter à cette aventure.