La spiritualité de l’enfant s’est considérablement renouvelée ces dernières années. Le postulat est simple: nous sommes tous des théologiens! Affirmer cela d’un enfant, c’est dire qu’un théologien est une personne qui se pose des questions fondamentales: «D’où venons-nous? Où allons-nous? Qu’est-ce que le Bien, le Mal?» L’enfant se pose ces questions. Il a des représentations sur Dieu, réfléchit et, parfois, est davantage disposé que les adultes à croire au divin et à l’inconditionnel.
Admettre la spiritualité de l’enfant, c’est donner de la valeur à sa parole. Il s’agit d’écouter ce qu’il nous dit de son monde qui n’est pas de ce monde. De par sa compréhension du mystère, l’enfant nous ouvre à une dimension que l’adulte a parfois oubliée. Les jeunes oreilles de l’enfant n’opèrent pas encore de tri, ne créent pas de hiérarchie dans sa compréhension du monde. Son discours se fonde sur l’expérience, avec peu de bases relationnelles, mais en revanche beaucoup d’imagination.
Mettre l’enfant au centre de la démarche pédagogique, c’est aussi, de manière très concrète, lui offrir un lieu pensé et réservé pour lui. L’Eglise protestante de Genève a été pionnière en la matière en créant l’Eglise des enfants: un lieu qui leur est totalement dédié. A l’Auditoire Calvin, les espaces d’accueil – et dans la mesure du possible le mobilier – sont adaptés à leur taille et à leurs besoins. Les rencontres intergénérationnelles se donnent à voir et à entendre selon un déroulement toujours identique qui favorise l’intégration. L’adulte se […]