Avec les accords très actifs de l’administration pénitentiaire et des magistrats du Tribunal de Chalon-sur-Saône, un groupe a pu être rapidement constitué et a bénéficié d’une permission exceptionnelle de sortie, pour la réalisation de ce beau projet.
Nous avions choisi le thème du pardon en nous appuyant sur la déclaration finale de la rencontre interreligieuse qui s’est déroulée à Mazille l’an dernier, sur le même sujet.
Le groupe de personnes détenues que nous avons accompagné était moins nombreux que nous l’aurions souhaité, le Covid ayant eu des effets pernicieux que nous n’avions pas soupçonnés. Mais la qualité prime toujours sur la quantité et l’avantage de ce petit groupe fut une plus grande proximité entre les sortants et les encadrants.
Accueillis dès notre arrivée à la communauté par les frères Jean et Steven, nous avons pu nous asseoir autour d’un très sympathique café-gâteaux pour détailler le programme de la journée et nous présenter.
Le pardon, comment ?
Les frères nous ont invités à les suivre dans un endroit très agréable au bord d’un étang, un lieu de paix vraiment à part ! Une cigogne égarée pêchait dans l’étang.
Installés sous un petit préau de style orthodoxe, après la lecture de la déclaration de Mazille en guise d’introduction, nous avons échangé sur le vaste thème du pardon et de ses nombreuses acceptions. Être à la fois victime et auteur d’actes nuisibles à autrui est inhérent à l’être humain. Comment donner et recevoir le pardon ? Comment se pardonner ?
C’est en douceur et avec un généreux soleil que nous avons pu débattre avant de regagner l’église où une petite foule de jeunes étrangers s’était réunie en compagnie des frères pour une prière joyeuse et chantée.
Nous avons rejoint la table des frères qui nous avaient invités à partager leur sympathique repas, dans le silence au début puis dans la discussion avec eux, dans un second temps.
Comprendre la vie de la communauté
Les frères Jean et Steven nous ont ensuite conduits dans plusieurs ateliers qui constituent leur gagne-pain : la poterie, la bijouterie, les tisanes… Chaque frère fait bénéficier à l’ensemble, de ses talents particuliers acquis avant de rejoindre la communauté.
Les locaux ont peu à peu été adaptés à l’accueil toujours plus important de groupes de jeunes internationaux depuis les années 60. Ils peuvent accueillir aujourd’hui jusqu’à 5 000 personnes !
Nous avons ensuite visité une dépendance aménagée en salle d’exposition et avons échangé avec une sœur catholique d’une petite communauté très voisine qui est l’auteure des tableaux que nous avons admirés.
Après un détour par la boutique, tout le monde s’est acheminé vers les véhicules pour le retour au centre pénitentiaire, avec un fort sentiment de joie et de sérénité, issu d’une journée de parenthèse qui restera dans toutes les mémoires.