En 2009, on avait découvert dans Le Bouddhisme au risque de la psychanalyse la pensée stimulante de ce penseur agnostique. On le retrouve cette année enraciné dans une foi chrétienne critique mais ardente : il publie La Logique inconsciente de l’expérience religieuse (L’Harmattan). Accueil chaleureux, parole aisée et limpide, l’essayiste raconte une enfance heureuse avec son frère aîné entre des parents arméniens d’Égypte, père mécanicien venu travailler chez Bobst en 1958, mère enseignante d’anglais. Après le collège, passionné de compétition moto, « un déchaînement pulsionnel et un rêve romantique de chevalerie », le jeune Éric fait un apprentissage de mécanicien. Il se voit ingénieur travaillant sur les Grands Prix. Jusqu’à ce que sa chérie, gymnasienne, lui ouvre un monde différent : l’art, la philosophie, la littérature et… Nietzsche ! Elle est la fille d’un hérault de l’art brut, qui va fortement influencer le jeune homme. C’est la première d’une série de fréquentations intellectuelles qui réorienteront sa vie à plusieurs reprises. Les rencontres déterminantes sont un de ses leitmotivs.
Bousculé par l’Evangile
Voici Éric Vartzbed, 19 ans, déterminé, volontaire, qui abandonne la mécanique et se fait bibliothécaire à temps partiel pour suivre le gymnase du soir. Bachelier, il choisit sur le fil, entre sciences dures et molles, la psychologie. En partie pour se guérir de son grand chagrin d’amour, en partie pour « tirer les choses au clair… Versant affectif et versant intellectuel. Besoin de savoir, de comprendre ce qu’est l’humain ; besoin d’exprimer, de transmettre. J’étais davantage détective que samaritain ». Plus tard, il ne […]
