À partir d’une question d’actualité, la « boussole de la FEP » propose des pistes de réflexion pour nourrir le sens de nos actions et tenter d’éclairer le sens des événements que nous traversons.

La parole

« Et vous, leur demanda Jésus, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »

La Bible, évangile de Matthieu chapitre 16 verset 15

Chemin de réflexion

Partager en chemin

« Qui dites-vous que je suis ? » interroge Jésus. Quelques chapitres avant ce passage (Matthieu 11, 3-6), lorsque Jean lui demande s’il faut attendre quelqu’un d’autre que lui, Jésus répond en rappelant ce qu’ils vivent ensemble tout au long du chemin : « les aveugles voient, les boiteux marchent, les sourds entendent, les morts ressuscitent et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres ». Nos associations sont des lieux où les échos de cette bonne nouvelle se manifestent.
Les personnes que nous accueillons peuvent vivre cette dignité dans les rapports humains que nous entretenons avec eux. Ils ne sont pas des numéros, des cas, des codes, des exclus, des remplaçants, des étrangers. Ils sont des humains en relation avec d’autres pour partager un bout de pain, un bout de chemin. C’est l’occasion de sortir de nos ténèbres et de nos petites morts pour se remettre debout avec les forces que nous avons. Dieu merci, Allelluia, Hamdoulillah, Youpi ! Ce témoignage de Dieu peut se dire et se vivre dans le respect de l’autre et dans la simplicité et la multiplicité des expressions de chacun.

Rémi Droin, pasteur EPUdF à To7, Toulouse Ouverture

 

Oser s’exposer

Il y a les « on dit que »… il y a les « la science dit que » et « l’Église dit que » ou « tel groupe dit que » ! Quand mon discours est récitation d’un catéchisme, ou d’une synthèse théologique, aussi brillante et éclairante soit-elle, il ne passe pas, il assomme et met fin à toute relation en vérité : « méfiance, il veut me convertir ! ». La démarche de Jésus est tout autre. Il ne veut pas convertir, mais permettre à chacun d’habiter ses convictions. Jésus invite ses disciples à dire « Moi, je crois que, j’expérimente que… », sans pour autant faire de la réponse de l’un ou de l’autre un universel. Lorsque je mets mes convictions en action au service de l’autre, je parle avec toute ma personne.
Et lorsque nous sommes capables de nous raconter l’un à l’autre, et seulement là, je peux oser dire « Je crois ». Oui, je peux oser répondre aux questions de l’autre et raconter qui est Dieu pour moi, quelle est ma vérité. Je peux surtout oser recevoir la parole de l’autre qui me raconte qui est Dieu pour lui, quelle est sa vérité. Mon service devient rencontre de deux personnes, osant se dire aussi leurs convictions spirituelles. La liberté de chacun de croire ou de ne pas croire en est renforcée !

Isabelle Bousquet, pasteure. Fondation John Bost

 

Se mettre en chemin

Les exemples ne manquent pas de situations où l’action prime sur le témoignage. Du moins sur le témoignage explicite. Faut-il s’en culpabiliser ? Être les interprètes résolus de l’Évangile, c’est mettre en pratique les enseignements du Christ dans tous les domaines de l’existence, donc dans ceux de la justice sociale, de la défense de la dignité humaine. Dire Dieu est impossible en paroles, sinon l’affubler d’épithètes anthropologiques, de qualités morales. Dire Dieu, c’est se mettre en chemin, remettre debout les exclus et les plus faibles.
Militer dans des associations laïques, ouvrir les lieux d’entraide sans chercher à convertir, c’est toujours, pour le croyant convaincu, dire Dieu. Point besoin de confession de foi publique, mais savoir dire ses convictions lors de rencontres authentiques, en réponse à des questions précises, non avec des considérations générales ou des discours théologiques, telle est, me semble-t-il, la meilleure façon de dire Dieu dans une situation d’entraide.

Hélène Brochet-Toutiri, Membre du Comité Régional FEP Grand Ouest

 

Des mots pour prier

Seigneur,
Merci pour ma vie pleine. Je la reçois comme un cadeau.
Oui, « J’ai été ramenée de la mort à la vie avec le Christ », pour reprendre les mots de l’apôtre Paul.
Donne-moi de faire mienne cette invitation de Paul : « alors recherchez les choses qui sont au ciel ».
Je veux, avec toi, rechercher les actes, les paroles, les obéissances et les désobéissances qui diront à mes contemporains que je suis vivante de la vie que toi, Jésus-Christ, tu me donnes.