À partir d’une question d’actualité, la « boussole de la FEP » propose des pistes de réflexion pour nourrir le sens de nos actions et tenter d’éclairer le sens des événements que nous traversons.

La parole

Si une famille est divisée contre elle-même, cette famille ne pourra pas tenir

La Bible, Évangile de Marc, chapitre 3, verset 25

Chemin de réflexion

Rien n’est perdu

Durant la pandémie, les débats ont été vifs, jusqu’à séparer des familles, des collègues, des amis, chacun mettant en avant ses valeurs propres : liberté individuelle ou fraternité envers les plus fragiles ; valeur absolue de la vie ou importance de la relation… Le Covid-19 aurait-il réussi à diviser la société ? Le passage biblique de ce jour nous rappelle le risque de la désunion. Pourtant, aujourd’hui, je me réjouis de retrouver mes collègues le matin, je m’émerveille de participer à nouveau à un repas de famille, je m’émeus de revoir le sourire sur les visages… Alors je sais que rien n’est perdu !
L’essentiel me saute aux yeux de façon plus intense qu’auparavant. Je (re)découvre que je ne suis pas faite pour être seule, mais que mon histoire est tissée de celles de tous ceux que je côtoie et qui font de moi ce que je suis, dans notre maison commune. Et, face à la guerre qui touche tout un peuple dans sa chair, nous retrouvons l’élan de la solidarité et de l’accueil. Nos divisions s’effacent devant une cause commune où l’humanité reprend toute sa place.

Christine Renouard, pasteure, Fondation Diaconesses de Reuilly

 

Osons !

La pandémie nous a rendus frileux. Les appels constants à la vigilance et à la prudence ont laissé leurs empreintes, même dans notre inconscient. Le confinement, si difficilement accepté de prime abord, s’est transformé peu à peu en repli sur nous-mêmes, somme toute confortable.
La facilité avec laquelle nous pouvons désormais communiquer à distance par visioconférence nous a rendus paresseux et fainéants pour sortir et aller à la rencontre de personnes en chair et en os. La bulle de protection si douillette qui s’est constituée autour de nous, de manière imperceptible, nous a isolés des autres. Sans être déraisonnables, ni irresponsables, risquons à nouveau la rencontre.
Sortons de nos zones de confort. Osons nous inviter au sein des familles, entre amis pour un repas, une sortie. Comme disent les sportifs ne jouons pas « perso » mais retrouvons le sens du collectif, la joie des rassemblements, la richesse des événements communautaires. À chacun d’intensifier le lien social, au-delà des fractures existantes.

Denis Heller, pasteur, Fondation Diaconesses de Reuilly

 

Combattre l’indifférence

Le soir du 18 janvier 2022, René Robert, photographe internationalement reconnu, est mort de froid dans la rue, après une chute en sortant de chez lui. Cela est arrivé en plein Paris, dans un quartier très animé. Des personnes sont passées à côté de lui sans rien faire, ni même appeler les secours. C’est un sans-abri qui a donné l’alerte au petit matin mais trop tard. Et nous, qu’aurions-nous fait en voyant une personne âgée à terre ? Oui, la scène peut se dérouler à côté de chez nous, devant notre porte.
Les personnes qui ont lu cet article dans le journal du matin et qui étaient passées quelques heures plus tôt à proximité de René Robert, qu’ont-elles fait ? Ont-elles décidé de s’engager dans des associations pour se faire pardonner, trouver l’absolution ? C’est l’indifférence que nous devons combattre pour refaire société. La société de bienfaisance, qui deviendra le Diaconat de Bordeaux, a été créée par des « dames protestantes » en 1805. Aujourd’hui, c’est une institution importante avec des salariés, des subventions d’État, mais elle se retrouve parfois bien seule face aux défis sociétaux…

Christiane Iribarren, présidente du conseil d’administration du Diaconat de Bordeaux

 

Des mots pour prier

Dieu d’amour, tu as voulu que nous soyons attentifs les uns aux autres, solidaires envers les plus petits, comme l’a été ton Fils, Jésus.
Aide-nous à briser les barrières que nous élevons entre nous, délivre-nous du chacun pour soi !
Libère-nous de la peur et de la haine ! Ouvre nos cœurs à la dimension de ton amour et rends plus forts nos engagements !
Nous souhaitons retrouver la joie de vivre avec nos frères et nos sœurs, dans notre commune maison, le monde. Aide-nous à y parvenir, Seigneur !
Amen