Pierre Dac disait, avec philosophie, que «rien n’est plus semblable à l’identique que ce qui est pareil à la même chose…». Le 3e confinement que nous vivons aujourd’hui et qui nous épuise, nous incite à penser que le monde d’après, que nous avons tant invoqué et espéré à la fin du 1er confinement, risque fort d’être identique à celui d’avant. L’espoir de ce monde d’après tant espéré n’était-il que celui du monde nouveau de toutes les utopies déçues de l’histoire humaine?

« On ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres » (1)

Cette interrogation fait écho à des questions que j’ai partagées, il y 10 ans déjà, en Haïti où j’ai passé deux années à la suite du séisme de 2010 qui a fait plus de 230000 victimes et 1,5 million de déplacés sur une population de seulement 10 millions d’habitants. Plus de 400000 bâtiments et habitations ont été détruits ou gravement endommagés et pour la reconstruction, un défi auquel personne n’avait vraiment songé: comment se débarrasser des 10 millions de m3 de débris et de gravats qui encombraient les rues et l’emplacement des maisons détruites? Face à cette catastrophe d’une ampleur inédite, il y a eu une forte solidarité internationale et de multiples projets de reconstruction ont vu le jour. Mais personne ne voulait financer le déblaiement! Faire appel à des dons pour construire, oui! Mais qui donnerait pour enlever […]