Au départ, il y avait Laurent, jeune élève du collège Gaston Doumergue de Sommières et catéchumène de l’Église protestante unie du Sommiérois, qui, avec quelques amis, s’est avisé de créer un jeu. Celui-ci consistait à recruter des « espions » capables de repérer, parmi les élèves des différentes classes, ceux qui harcelaient les autres. Rapidement, la conseillère principale d’éducation (CPE), Élodie Lacan, fut séduite par cette initiative et, dans le but de les protéger, a associé la direction de l’établissement à ce projet.

Afin de mieux le structurer, elle a fait intervenir Campus Éducation, un organisme qui combat le harcèlement scolaire dans plusieurs autres établissements, à Lunel ou à Montpellier. Le système mis en place, dénommé UCH (union contre le harcèlement), consiste à disposer d’une quinzaine d’élèves médiateurs volontaires et formés par l’association. Gabriel, copain de « caté » de Laurent, a tenu à s’associer à cette entreprise.

Repérer les enfants

Tous ces médiateurs ont pour rôle de repérer les enfants isolés susceptibles d’être harcelés, de transmettre leur cas et de les aiguiller dans leurs démarches. Ils assistent aux entretiens avec les éducateurs et peuvent proposer des solutions. Afin de faciliter les choses, et d’orienter les élèves dans leurs choix, des espaces ont été aménagés dans la cour du collège : activités ludiques et sportives, récréatives, écologiques, lectures et discussions.

Cette démarche originale a su séduire, au point que les quinze jeunes médiateurs ont été accueillis, au mois d’avril, à l’ONU devant le conseil économique et social. Deux d’entre eux, Lara et Niels, au cours d’un plaidoyer, ont eu la charge de la présentation proprement dite du procédé. Les autres jeunes ont été invités ensuite à intervenir spontanément et à répondre aux questions. Un programme plus récréatif avait été également concocté par les organisateurs, à l’occasion de ce voyage à Genève. Une expérience inoubliable pour ces jeunes acteurs à l’initiative d’un beau projet.