«1984. Aéroport Charles-de-Gaulle. Vol pour Miami. Un visa de 15 jours pour les Etats-Unis. Devant moi, une nouvelle vie dans un pays que je ne connais pas. Derrière moi, 24 ans d’une vie que j’ai partagé entre une enfance en Bretagne, une formation et un diplôme de cordon bleu et les cuisines de différents restaurants.

Après avoir décroché mon diplôme de cuisine reconnu à l’international, j’ai fondé une crêperie en partenariat avec un ami, dans le sud de la France, l’affaire a duré deux ans avant de péricliter. J’ai donc décidé de venir m’installer à Paris, dans les années 1980. J’ai signé un contrat au sein du groupe Flo, l’un des principaux groupes de la restauration française. J’y travaillais comme maître d’hôtel avant de devenir directeur du restaurant Julien, rue Faubourg Saint-Denis. A l’époque, je gagnais l’équivalent d’environ 7 000 euros par mois, plus qu’un médecin. J’habitais dans le 15e arrondissement de la capitale avec ma compagne, qui était hôtesse de l’air.

Patron d’un restaurant français aux Etats-Unis

Puis un jour, j’ai décidé de changer de vie et d’aller m’installer aux Etats-Unis. Une page de ma vie tournait. Ma nouvelle vie c’était ma compagne et mon futur enfant.

Je me suis installé avec elle sur la côte Ouest. Durant mes 6 premiers mois Outre-Atlantique, j’apprenais l’anglais, en attendant d’obtenir un « permis de travail ». En août 1984, j’obtiens le droit de travailler et je commence par commis de salle et j’enchaîne deux, trois petits boulots. Grâce à mes différentes rencontres dans le milieu de la restauration, j’ai pu entreprendre le projet d’ouvrir mon propre restaurant.

Un restaurant qui servait des plats français et des plats de la cuisine continentale. Dans mon restaurant, venaient les adeptes du Finger food, la nourriture qui se mange avec les doigts. J’avais aménagé une partie du restaurant en bar, d’autres clients venaient ainsi voir des matches de compétitions sportives, parfois ils étaient plus de 600 à venir dans mon bar. Pendant 20 ans, entre 30 et 40 personnes travaillaient sous ma direction. […]