La peine punit ? Oui, mais, si elle dure, peut facilement « s’effilocher » et perdre sa finalité. La peine guérit ? Non, mais dans les faits, le soin est souvent partie prenante de l’exécution de la peine et surtout de sa sortie. La peine restaure ? Peut-être, mais au fil d’un « long, laborieux et aléatoire travail de la justice » dont le résultat n’est jamais garanti tout en permettant d’éviter des « trajectoires abyssales ».

Il y a un rapport étrange entre la liberté et la peine. La liberté se trouve aux deux bouts, aux deux extrémités du mécanisme de la peine et vous savez (les juristes aiment bien les raisonnements qui s’enchainent bien) qu’il n’y a pas de liberté sans loi, en tout cas sans cadre pénal, qu’il n’y a pas de loi sans loi pénale, qu’il n’y a pas de loi pénale sans peine. Et pourtant, la peine la plus emblématique, l’emprisonnement, prive de la liberté …

La liberté se trouve donc à l’origine de la justice mais aussi dans ses conséquences puisque le juge et le procureur, par l’autorité de la loi, ont de larges prérogatives pour garantir la […]