Le Conseil Départemental est en charge de la protection des mineurs. Les mineurs non accompagnés que vous accueillez sont donc sous votre tutelle ?

En effet, les 629 mineurs non accompagnés (MNA) de notre département font l’objet de la même attention que les autres jeunes pris en charge par l’aide sociale à l’enfance, soit environ 6000 au total. Le critère commun est celui de la minorité, mais les choix politiques diffèrent selon les départements. En Ille-et-Vilaine, nous avons décidé d’exercer notre compétence en matière d’évaluation et d’intégration dans une logique de mise à l’abri rapide, avec des dispositifs d’accompagnement humains. La première priorité a été de trouver des bâtiments disponibles pour accueillir ces jeunes dans des conditions de vie acceptables, l’idéal étant des structures de 50 personnes au maximum. Pour les 24 mineurs non accompagnés dont s’occupe l’Armée du Salut à Sens-de-Bretagne, nous avons donné une priorité à l’affectation d’un hébergement au profit de l’accueil de ces jeunes, plutôt que d’envisager une opération immobilière.

Pourquoi implanter des lieux d’accueil en ville mais aussi à la campagne ?

Notre vision républicaine de cette question est de privilégier les centres ouverts, en lien avec la vie ordinaire des villes et des campagnes : ces jeunes ne sont pas des délinquants, mais de jeunes adultes en devenir qui ont besoin de se reconstruire avec les autres, en se sentant accueillis et encouragés dans leurs projets scolaires et professionnels. Les villes sont saturées sur le plan immobilier, et il est difficile de […]