En début de carrière, les professeurs français sont payés 1,1 smic, malgré un bac+5 requis. Ce bas salaire en France n’incite guère à faire s’engager dans le métier. Mais le rapport de Gérard Longuet remarque qu’il y a également une pénurie d’enseignants dans des pays où les rémunérations sont nettement plus élevées. D’ici 2025, écrit Libération, 26 000 professeurs allemands pourraient manquer en primaire. Pourtant, en Allemagne, le salaire moyen des profs est environ deux fois plus élevé que celui des enseignants de l’UE. Le rapport indique aussi des disparités selon les disciplines (le domaine scientifique est affecté) et les zones géographiques.
“Une situation dramatique”
Mais Gérard Longuet évoque bien évidemment les difficultés françaises, poursuit Libération. Chiffre vertigineux : en dix ans, le nombre de candidats aux concours de l’Éducation nationale est passé de 50 000 à 30 000 par an. Le nombre de démissions augmente. “Un signal inquiétant”, déplore le rapport. Gérard Longuet prend l’exemple de l’Angleterre où les profs de maths, physique et chimie, sont mieux payés que les autres. “Si vous voulez avoir de bons professeurs de mathématiques, il faut avoir des gens qui sont contents d’être professeur de mathématiques”, soutient-il, d’après Libération.
Au micro de France Inter, vendredi 3 Juin, Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, le principal syndicat des enseignants du second degré, n’a pas hésité à tirer la sonnette d’alarme : “On est quasiment dans un état d’urgence dans l’Éducation nationale”. Et la professeure de sciences économiques et sociales d’ajouter : “On est vraiment dans une situation dramatique”. À la rentrée prochaine, selon elle, “il n’y aura pas, contrairement au mantra ministériel, un professeur devant chaque classe”. Elle déplore : “Quand vous avez un bac+5 en mathématiques, que vous regardez ce qui se passe dans l’Éducation nationale et les autres opportunités, le choix est assez vite fait.”