On peut aborder les pandémies de deux manières différentes : soit on privilégie la continuation de l’activité économique en acceptant une morbidité augmentée comme dommage collatéral, soit on tente de gérer d’abord la crise sanitaire aux dépens de l’économie. La mort par la pandémie, ou la mort par l’asphyxie économique sont les Charybde et Scylla du coronavirus.

C’est probablement le risque évident de la saturation des hôpitaux qui, dans un premier temps, a orienté la plupart des pays vers une voie intermédiaire : freiner l’expansion incontrôlée de la pandémie par le remède historique du confinement, d’autant plus que nous manquions dramatiquement des remèdes supposés nécessaires – masques, lits, respirateurs, tests, etc. – par ailleurs souvent mal identifiés ou spécifiés.
Cela a en général permis de limiter les décès dans un cadre que nous avons considéré comme inévitable à défaut d’être acceptable sauf peut-être dans les Ehpad. Le problème économique créé par cette politique est très rapidement apparu par le biais du financement nécessaire. Qu’à cela ne tienne : le problème était remis à plus tard grâce au déficit, aux prêts et emprunts. On ne voulait pas répéter les errements de la crise de 2008-2009.

Un problème sanitaire compliqué d’une forte composante économique

Il apparaît à ce jour que ce n’est pas tout à fait aussi simple. On connaît mieux la maladie bien entendu mais on la connaît encore très mal : on a pu la freiner par le confinement, mais on ne sait pas comment en sortir, en particulier sans disposer d’un vaccin encore totalement hypothétique. Tous les jours on nous informe que la maladie ne pourra disparaitre naturellement que si 70 % de la population a développé des anticorps alors que ce n’est encore le cas que de 5 à 10 % d’entre nous ! Comment faire ce saut sans vaccin et sans déclencher de nouvelles vagues de contamination ?

Par ailleurs, mettre des financements à disposition des entreprises est une chose, les faire redémarrer une autre. Prenons quelques exemples :

La restauration annonce crûment que 40 % des établissements ne se relèveront pas de cette crise dont on ne sait d’ailleurs pas encore aujourd’hui à quelle date elle va se  […]