Par Lluis Caballé, membre du comité national

« La Mission Populaire évangélique de France a tenu le samedi 25 mai à la Fraternité de la Belle de Mai à Marseille sa première assemblée générale selon les nouveaux statuts adoptés l’an dernier. La veille, les membres de la Mission Populaire ont célébré avec les habitants du quartier, les bénévoles, les salariés et les partenaires de la Fraternité les 140 ans de la présence de la Miss Pop à Marseille. Une fête joyeuse, colorée, musicale et gourmande, sur le thème “ 140 ans de diversité ”. Ce fut donc d’abord une journée de travail avec ses débats animés, les votes pour l’organisation de la nécessaire solidarité financière, le renouvellement du conseil national, l’adoption d’une “ Feuille de route ” pour la période 2019-2022 qui affirme notamment la volonté « dans une société sécularisée et marchande, de valoriser la recherche de sens et la spiritualité, dans une société concurrentielle qui isole les individus, d’offrir des formes de vie communautaire et inventer des solidarités sociales nouvelles pour réduire les fractures sociales, dans une société des inégalités admises et de la crise climatique, de répondre au désir de justice porté à la fois comme protestation et comme proposition ».

La Fête

Mais ce fut aussi la fête ! Et c’est cette ambiance populaire, simple et chaleureuse que je retiendrai de mes deux jours à Marseille : la gentillesse de l’accueil, l’attention portée à chacun par nos hôtes de la Belle de Mai, la fluidité des rencontres malgré la diversité des participants : des enfants, des jeunes et des vieux, des protestants bien sur eux et des je-ne-sais-quoi, un peu plus bigarrés. La feuille de route adoptée en assemblée générale le lendemain décrit la Mission Populaire comme « un Mouvement où la personne humaine est au centre et le pouvoir d’agir de chacun(e) est pris en compte et valorisé ». C’est ce que j’ai ressenti à la Belle de Mai. Un accueil, une reconnaissance mutuelle qui autorisait l’expression de chacun et de chacune dans sa singularité et son savoir-faire. J’ai apprécié le talent de Gilbert le chanteur du quartier, la vitalité joyeuse des danseuses (et des quelques danseurs), le talent des cuisinières, le savoir-faire des responsables du déroulement et de l’organisation de la fête… Ce fut un vrai temps de fraternité populaire

Sidération

Le lendemain, à l’écoute des résultats électoraux j’ai eu un temps de sidération, d’abattement. Que pouvions nous faire à la Mission Populaire ? Nous qui venions de confirmer « vouloir poursuivre notre mutation avec la volonté de porter un christianisme social contemporain soucieux de répondre aux enjeux sociaux politiques et environnementaux » ? C’est alors que les échos de cette rencontre à la Belle de Mai, les échanges, les chants et les danses ont réveillé en moi la joie et l’espérance. Tout reste possible tant que les hommes et les femmes partageront, dans leur quartier, leur immeuble, leur Frat des moments de rencontre vraie, de reconnaissance mutuelle engendrant créativité et joie.