ls s’appellent Mimoune, Alain, Morgan. Ils ont poussé jadis les portes de nombreuses associations pour bénéficier d’un repas gratuit. Aujourd’hui, ils viennent tous les matins prendre leur petit-déjeuner dans un lieu atypique, la Gaîté Lyrique, hélas fermée comme tous les lieux culturels.

« Tous les jours, 60 personnes viennent prendre un petit-déjeuner à la Gaîté Lyrique »

Depuis le 25 janvier, la Fondation de l’Armée du Salut et la Chorba, une association de lutte contre la précarité, distribuent des petits déjeuners aux personnes vivant à la rue ou dans la grande précarité. Retraités, personnes au chômage. Des hommes et parfois des femmes qui ont basculé dans la précarité à cause de la crise sanitaire, montent au deuxième étage de cet établissement consacré aux cultures numériques pour prendre leur premier repas de la journée. « Du lundi au vendredi, entre 9h30 et 13h30, en moyenne 60 personnes sans-abris ou vivant dans la grande précarité viennent prendre un petit-déjeuner », explique Jérémy Barthez, chef de service de plusieurs dispositifs humanitaires parisiens de la Fondation de l’Armée du Salut.

Au menu ce matin, des poires, des pommes, des tartines de confiture ou de pâte à tartiner, des jus de fruits, du café ou du thé et surtout du lien social. La crise sanitaire provoquée par la Covid 19 a accentué l’isolement social des personnes à la rue. Mimoune, 54 ans. Enseignant en Algérie, il dort à la rue à Paris « par -5 degrés ». « Ma famille en France n’a pas souhaité m’accueillir. Avec les petits boulots, je réussissais à me payer des […]