«Inconnues ou méconnues», il existe en France des politiques publiques en matière religieuse «qui nous éloignent des conceptions mythologiques de la laïcité». Par exemple en matière d’éducation (enseignement de la laïcité ainsi que des faits religieux), d’aumônerie pénitentiaire ou hospitalière et, sujet très actuel, en ce qui concerne la formation des cadres religieux musulmans.

La République française est constitutionnellement laïque depuis 1946, même si la laïcité comme construction philosophique, politique et juridique est bien sûr historiquement plus ancienne. Il semble donc évident que sa nature laïque la met à égale distance de tous les cultes et surtout à distance de tous. Comment pourrait-elle mener des politiques publiques en la matière, alors même que l’on parle depuis la loi de 1905 de séparation des Églises et de l’État et donc de la stricte neutralité confessionnelle de la République et des fonctionnaires? Et pourtant la réalité de ces politiques publiques est incontestable, elles existent dans l’histoire, se modifient et se renouvellent sans cesse. Mon propos sera donc d’analyser pourquoi et comment ces politiques peuvent exister, tout en étant malaisées, entravées et donc d’une efficacité très perfectible.

Mais que faut-il entendre par politiques publiques et plus précisément en matière religieuse? Pour reprendre une manière classique de définir une politique publique, on peut dire que c’est l’ensemble des expertises qui visent à identifier un problème collectif, l’ensemble des décisions et des actions qui visent à mettre en œuvre une solution de ce problème, qu’elles soient prises par des […]