«Dans le domaine de l’art, je ne sais pas ce qu’est la perfection. Ce qui est évident, c’est qu’aujourd’hui, les artistes ne la recherchent pas», assène David Lemaire, directeur du Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds. Les arts figuratifs ont peut-être longtemps recherché la perfection mimétique.

Une quête inaccessible

«La quête de l’œuvre parfaite est un thème qui a été traité par différents auteurs, mais en général, cela se finit mal», constate David Lemaire, évoquant Balzac et Zola. En effet, Balzac dans sa nouvelle, «le chef d’œuvre inconnu» présente un artiste qui, lorsqu’il pense avoir atteint la perfection, est incompris et met le feu à toutes ses toiles, alors que dans «L’Œuvre» de Zola, un peintre se donne la mort pour un tableau qu’il ne parviendra pas à terminer. C’est l’avènement de la photographie qui va profondément changer le sens de la démarche picturale. «A partir du moment où c’est la lumière elle-même qui produit l’image, qui peut rivaliser?», interroge l’historien de l’art. «La photographie, c’est le pinceau de la nature, ou le pinceau de Dieu, ce qui est peut-être la même chose. Dès ce moment, les artistes vont vouloir […]