À partir d’une question d’actualité, la « boussole de la FEP » propose des pistes de réflexion pour nourrir le sens de nos actions et tenter d’éclairer le sens des événements que nous traversons.

La parole

Quel profit celui qui travaille retire-t-il de sa peine ?

La Bible, Ecclésiaste, chapitre 3, verset 9

Chemin de réflexion

Le sens profond de la tâche

Un sage réfléchit au sens de la vie et se pose la question de la finalité du travail. À quels profits faut-il aspirer ? Seulement aux avantages matériels ou peut-on oser espérer y trouver un bienfait plus profond pour soi-même et les autres ? Sa question me rappelle l’histoire d’une visite qu’un architecte, gardant l’anonymat, aurait faite sur l’un de ses chantiers.
Observant le travail de chacun, il demande : « Que faites-vous ? ». Le premier artisan répond avec fierté qu’il taille la pierre, le second explique qu’il monte la charpente, le troisième qu’il crée des vitraux magnifiques, etc. Quand l’architecte croise un jeune apprenti qui passe le balai, il l’interroge : « Et vous, jeune homme, que faites-vous ? », « Moi, Monsieur ? J’aide l’architecte à construire sa cathédrale. » Autre perspective, qui trouve un sens profond dans une tâche d’apparence modeste ; qui nous invite à lever les yeux pour trouver la véritable valeur de nos occupations quotidiennes. Que faites-vous ? Je restaure la dignité des personnes qui viennent me voir… Je contribue au bien-être de la société… Je travaille en faveur de la justice… À chacun de réfléchir et de trouver sa réponse.

Alison Wyld, pasteure, Église Baptiste de Morlaix-Roscoff

 

Un travail aux multiples facettes

L’Ecclésiaste, le « philosophe » de la Bible, avant de poser la question du sens et de l’intérêt du travail, dresse une longue liste des activités humaines. Il en montre la diversité : planter, arracher, démolir, bâtir, jeter, déchirer, coudre, ramasser des pierres… Et finalement, il se demande ce que tout cela peut apporter à l’être humain. Son énumération renvoie à la multiplicité des situations de travail. Autant de professions, autant de conditions.
Pour autant, il y a des constantes : le salaire est-il juste par rapport à la tache effectuée ? Quelle considération et quelle reconnaissance le travailleur reçoit-il ? Quelles relations a-t-il avec ses supérieurs et ses collègues ? Quel espace de dialogue, de créativité et d’initiative lui est-il laissé ? Des réponses données dépendra le vécu d’un travail qui pourra être source de joies ou de peines. Le travail est avant tout un lieu de vie où se tissent des relations humaines. L’Ecclésiaste conclut qu’il peut être source de bonheur.

Denis Heller, pasteur, Fondation Diaconesses de Reuilly

 

Un nouveau rapport au travail

Aujourd’hui, les gens ont envie de donner du sens à leur travail, de se lever motivés le matin, de trouver un équilibre entre leurs vies professionnelle et personnelle. Le rythme de vie était intense et le confinement a marqué une pause presque brutale ; certains ont pris conscience qu’ils ne passaient pas assez de temps avec leur famille, leurs enfants. Nous accompagnons socio-professionnellement des salariés vers le retour à l’emploi sur vingt-quatre mois. Nous constatons, depuis quelques temps, une évolution : les gens postulent à des emplois qui semblent correspondre à leur équilibre de vie actuel ; le marché de l’emploi est très dynamique et la concurrence plus forte pour des structures comme les nôtres. Pouvoir choisir son entreprise, comme un enjeu personnel, une aspiration, est un phénomène nouveau. Cependant, le turn over est plus important. Les conditions (horaires, télétravail, temps partiel) et la qualité du travail prévalent désormais sur le salaire. Le travail n’apparaît plus comme une contrainte mais une opportunité de trouver son équilibre personnel.

Céline Dilhat, directrice d’Airelle Emploi, association intermédiaire d’Uzès (30)

 

Des mots pour prier

Seigneur mon Dieu,
Très souvent, j’ai du mal à me rendre compte que tu t’intéresses vraiment à mes tâches quotidiennes.
Mais aujourd’hui, c’est avec reconnaissance que je les place entre tes mains.
Je te demande de les utiliser pour bénir tous ceux avec lesquels je suis en contact.
Aide-moi, s’il te plaît, à lever mes yeux vers toi et à trouver un sens profond dans les activités auxquelles tu m’appelles.
Que mon temps de travail soit un temps de bénédiction pour moi-même et pour les autres, et que ma participation contribue à l’avancement de ton règne.
Amen