“Les lourdeurs du service public de la justice ne satisfont personne.” Ouverts depuis Chasseneuil-du-Poitou, dans la Vienne, par le président de la République et le ministre de la Justice, les États généraux de la justice dureront 120 jours et doivent déboucher sur des propositions capables de “remettre à plat” le système judiciaire dès 2022. “Pourquoi maintenant ? (…) Je l’ai toujours répété, dans tous les domaines, nous devons agir jusqu’au dernier quart d’heure”, a souligné Emmanuel Macron, balayant ainsi les éventuelles critiques quant à l’ouverture de cette réflexion à quelques mois seulement de la présidentielle de 2022.

Les États généraux de la justice affichent deux grandes priorités : “restaurer le pacte civique entre la nation et la justice” et “garantir l’efficacité du service public de la justice”, qui a perdu la confiance d’une partie des Français. Mais une justice plus moderne passe par “l’effectivité”, qui consiste à “faire en sorte que chacun ait accès à une solution de justice”. Elle va également de pair avec une meilleure “lisibilité” et une “ouverture sur la société”, a précisé Emmanuel Macron dans son discours.

Une justice “plus proche des citoyens”

Mais pour le président, il est également important de “redéfinir les termes de la responsabilité politique” et de la “responsabilité pénale des fonctionnaires, élus et ministres”. Et d’ajouter : “J’avais moi-même porté en début de mandat l’idée de suppression de la Cour de justice de la République”. Pour mémoire, celle-ci est la seule à même de juger les ministres.

Condamnant au passage les attaques dont fait actuellement l’objet le droit européen, le président de la République avait préalablement pris le soin de lister les mesures prises depuis le début de son quinquennat comme le durcissement des peines pour les violences à l’encontre des forces de l’ordre, la mise en place des bracelets anti-rapprochement, mais aussi des “téléphones grave danger” ou bien encore des amendes forfaitaires. Emmanuel Macron a également mis l’accent sur la fusion des tribunaux d’instance et de grande instance pour rendre la justice “plus proche des citoyens”, la création d’un Parquet national antiterroriste, sans oublier d’évoquer la construction de quelque 15 000 nouvelles places de prison.